
C’est l’étape suivante. La vitesse supérieure. La marche d’escalier supplémentaire. On connaissait depuis 2014 les Archives Jura Brüschweiler, formées un an après la disparition du spécialiste incontesté de Ferdinand Hodler. Il existe depuis le 19 mai dernier un Institut Ferdinand Hodler, dont j’ai seulement maintenant reçu le faire-part de naissance. Il s’agit d’une modification de statut permettant une vision plus large. Si l’Institut entend bien sûr continuer à créer des expositions et à «encourager la relève en histoire de l’art moderne suisse», l’Institut veut unir les forces. Il s’agit de «préserver et étudier non plus les seules Archives, mais l’ensemble de la connaissance sur le peintre suisse et de veiller à garantir un accès aussi facile que possible à la documentation de son œuvre.»

Le directeur Niklaus Manuel Güdel. Photo Twitter.
Bien entendu, l’apport de Jura Brüschweiler reste essentiel. Au cours de son existence, l’historien a collecté plus de 85 000 documents. Il y a bien sûr là de la correspondance, sur laquelle je reviendrai. Mais le fonds comporte aussi des manuscrits, des esquisses, des photographies ou encore du mobilier. Plus bien sûr la documentation composée (en partie sous forme de photocopies puis de fichiers numériques) de tout ce qui existe sur Hodler dans «les musées, instituts, bibliothèques et archives en Suisse comme à l’étranger». La bibliothèque de Jura Brüschweiler sortait déjà un peu de ce cadre, à la fois large et étroit. Elle s’intéressait aux disciples du maître, qui constituent en quelque sorte sa nébuleuse et sa banlieue. Dans la collection de l’Institut, il se trouve ainsi sous forme d’œuvres de l’ Hans Berger comme de l’Albert Schmidt ou du Cuno Amiet.
Collections en ligne
Dans quels travaux d’Hercule va se lancer l’Institut, dirigé par le suractif Niklaus Manuel Güdel et dont la conservatrice se nomme Diane Blome? Il y a justement, pour commencer, l’édition des lettres envoyées et reçues par Ferdinand Hodler. Un méga-projet commencé en 2013, qui devrait arriver à bout touchant en 2023. Il existera alors «cinq forts volumes» comprenant beaucoup de missives inédites. Entre 2022 et 2025, l’Institut devrait mettre en ligne ses collections afin d'en faciliter l’accès à «toute personne intéressée». De 2023 à 2031 (c’est loin, la décennie prochaine!), l’Institut entend donner le catalogue raisonné de l’œuvre graphique, qui semble énorme. Pour l’instant, le nombre des feuilles se voit estimé à 15 000 ou 18 000, carnets compris tout de même. Le but est d’arriver à une base de données en ligne et à une publication «sélective» sur papier. Tous les dessins de Hodler, je me permets modestement de le dire, ne sont pas essentiels.

L'exposition actuelle de la Berlinische Galerie. Photo transmise par le musée.
Vous me direz qu’il s’agit là de hautes ambitions. Mais l’équipe au travail, entre Délémont et Genève, comprend tout de même sept personnes. On peut comprendre que, parmi les publications plus restreintes annoncées, il y ait aussi d’autres ouvrages. J’ai noté les livres prévus sous l’étiquette de «Era hodleriana», avec notamment un «Max Buri» en 2021 et un «Charles L’Eplattenier» en 2022. Les «Hodler en poche» comprendront cette année les souvenirs sur l’artiste d’Albert Trachsel et l’année prochaine ceux du collectionneur Willy Russ. L’Institut a d’ores et déjà participé au catalogue de l’exposition «Ferdinand Hodler und die Berliner Morderne», qui a ouvert le 10 septembre à Berlin. Hodler est à nouveau devenu dans les années 2010 une valeur internationale, et même mondiale. La faute à qui? A Jura Brüschweiler!
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.
Les Archives Jura Brüschweiler se transforment en un Institut Ferdinand Hodler plus large
Il s'agit d'unir les forces. L'Institut a de gros projets éditoriaux, notamment l'édition de la correspondance et le catalogue raisonné de 15 000 ou 18 000 dessins de l'artiste.