
Nous n’avons peut-être pas de Pyramides, ni de Colisée. La Suisse n’en compte pas moins de très nombreux sites archéologiques. Il serait possible de fouiller un peu partout, en partant chronologiquement de la nuit des temps pour aboutir aux sites industriels abandonnés depuis la fin du XIXe siècle. On sait que les prérogatives en la matière restent aux mains des cantons. Certains d’entre eux se montrent bien sûr plus actifs que d’autres. Mais dans l’ensemble, tout ne va pas si mal dans le pays.
Le Valais, qui n’a pourtant pas bonne réputation en matière patrimoniale, développe ainsi en ce moment un chantier de grande envergure à Naters, dans le district de Brigue. Le site a été découvert en 2004. Il s’agit de l’emplacement d’un important village remontant au néolithique moyen. Rien ne pressait alors. La commune, qui compte dans les 8500 habitants, s’est pourtant mise à envisager la construction de plusieurs bâtiments publics. Toujours cette mégalomanie municipale. Ils occuperont une grande partie des 3500 mètres carrés susceptibles d’apporter des découvertes archéologiques. Les fouilles, qui pouvaient jusqu’ici attendre sans problème, se sont retrouvées urgentes. Notez que le Grand Conseil valaisan a fait son devoir. Il a voté sans ciller un crédit de huit millions pour le chantier, l’étude des vestiges et des publications.
Entre – 4700 et – 3500
Les scientifiques se retrouvent aujourd’hui à pied d’œuvre. Sous la houlette de Caroline Brunetti, archéologue cantonale, le lieu se voit exploré par InSitu Archéologie SA. A la tête de ce dernier ne se trouve pas n’importe qui. Samuel van Willigen est un préhistorien connu. L’homme a beaucoup publié. Jusqu’à l’année dernier, il faisait d’ailleurs partie de l’équipe du Musée national suisse. Il semble donc à même de s’occuper de Naters, la profession distinguant aujourd’hui les préhistoriens, les «romanistes», les médiévistes et les aventuriers s’occupant de vestiges plus récents. Le champ d’investigation n’est pas simple à Naters. Il y a, superposées dans le sol, plusieurs couches couvrant la période allant de – 4700 à – 3500. Une période cruciale.

Le (gros) village de Naters. Photo DR.
Pourquoi cruciale? Parce qu’elle marque le moment (très étiré...) où les hommes, encore peu nombreux, ont commencé (du moins pour certains d’entre eux) à se sédentariser et à cultiver. Naters en révèle aujourd’hui des symptômes significatifs. Le négatif dans le sol de poteaux de bois. Des foyers de cuisson. Des fosses de stockage pour la nourriture. Des traces de labours. Ont aussi été mis au jour des éléments matériels comme des silex, en pierre ou en cristal de roche. Plus des fragments de céramique. Il y aura beaucoup à en tirer, après les dix-huit moins de chantier. Caroline Brunetti espère que les conclusions ne resteront pas réservées aux publications savantes. Il faudrait qu’elles rejoignent les livres d’histoire des écoles, où elles se retrouveraient mises en parallèle avec ce que nous savons aujourd’hui des habitations «lacustres» de l’arc alpin.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.
Les archéologues fouillent un vaste village néolithique découvert à Naters, en Valais
Il y en a pour dix-huit mois de chantier. Les habitations découvertes illustrent le moment où les hommes ont commencé à se sédentariser il y a 7000 ans.