Je vous avais annoncé la chose. Elle aeu lieu, du moins en partie, le 24 janvier. Christie's se dit ravi dela vente des robes de Catherine Deneuve, toutes signées SaintLaurent, conservées jusqu'ici dans sa maison de Normandie. Lavacation classique a eu lieu, rapportant 900 887 euros, échutescomprises. Il reste maintenant la partie sur le Net, avec lesbabioles. Environ 140 pièces. Un des paradoxes de notre civilisationveut en effet que ces enchères virtuelles prennent un temps fou. Lesamateurs ont toujours plusieurs jours pour faire des propositionsplus élevées que les autres. La clôture est donc prévue le 30janvier. Vous pouvez donc encore faire vos offres, mais vous ne serezpas les seuls. Christie's annonce en effet que 100 acquéreursinconnus de la maison se sont ajoutés aux habitués. Un record.
Plus de 4500 personnes sont venuesvisiter à Paris l'exposition préalable. Cathenine Deneuve s'en estdite ravie dans son communiqué bien élevé dans lequel elleremercie à la fois Christie's pour son travail et les nouveauxpropriétaires. «J'espère sincèrement que ceux-ci auront autant deplaisir à porter ces créations de couture que j'en ai éprouvé.»Je vous répète les propos comme je peux. La multinationale a eneffet, vu l'enjeu planétaire de l'événement, décidé d'envoyerson communiqué de presse en anglais. Ce qui semble clair, c'est quetoutes les tailles devaient être représentées. Entre la filiformedébutante des années 1960 et la dame empâtée d'aujourd'hui,l'actrice a en effet beaucoup évolué de poids. Mais le mythe resteintact. D'où le succès de la vente, sans doute. Les gens ont autantacquis du Deneuve que du Saint Laurent.
La dernière vedette haute couture
Parmi les acheteurs figurait le MuséeYves Saint Laurent, sis dans l'ancienne maison du couturier avenued'Iéna. François de Ricqlès, président de Christie's France,parle ici de préemptions. Cela me semble peu probable, l'institutionprivée n'ayant par définition pas la possibilité de se substituerau dernier enchérisseur. Trois pièces sont ainsi venues enrichirses collections. Il lui aura fallu comme dans les autres casdébourser davantage que prévu. Tout avait été volontairement sous-estimé. Les basses cotes constituent des sortes de hameçonspour appâter les gogos. Qui pouvait croire que la robe du soir orportée en 2000 par la comédienne à la soirée des Oscars pourraitse vendre entre 2000 et 3000 euros? Elle en a donc obtenu 33 700. Unejaquette en velours noir, dernier lot de la vente, a fait encoremieux. Absurdement prisée entre 800 et 1200 euros, elle s'estenvolée à 33 750.
Il faut aussi dire une chose. CatherineDeneuve restera la dernière vedette entièrement, ou presque, hautecouture. Pensez à la garde-robe d'une Sandrine Kiberlain ou d'uneCécile de France. Vous avez l'impression qu'elles se fournissentchez Tati. La couture traditionnelle ne sert d'ailleurs plus que delaboratoire de création, avant le prêt-à-porter. Elle n'a quasiplus de clientes. Sa chambre syndicale pourrait tenir ses assisesdans une cabine de téléphone, s'il en existait encore en France.Seule Jeanne Moreau, décédée en 2017, aurait pu donner lieu à unetelle vente, pour autant qu'elle ait tout gardé. A la fin des années1960, elle servait de mannequin à Pierre Cardin, qui l'habillait,comme le voulait alors la formule, «à la scène comme à la ville».L'actrice était alors liée de très près au couturier. Ceciexplique peut-être cela.
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Les enchérisseurs se sont arraché les robes Saint Laurent de Catherine Deneuve
L'actrice a liquidé sa garde robe. Elle dormait dans sa propriété normande. Les estimations se sont vues pulvérisées. Mais soyons justes. Les prix indiqués semblaient ridiculement bas.