
«Une collection». Oui, mais laquelle? Il y en a tant… Présentée sous une forme plastifiée, comme s’il s’agissait d’un produit surgelé dans une grande surface, la couverture du livre vient heureusement éclairer notre lanterne. Il s’agit de «La donation Olivier Mosset». D’abord prêtées au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds par l’artiste (aujourd’hui installé dans les Etats-Unis profonds) sous le directorat d’Edmond Charrière, les œuvres ont par la suite été offertes en pleine propriété à l’institution sous le règne de sa successeure Lada Umstätter. Voilà qui réglait la question, toujours épineuse, des dépôts à long terme. Manquait le volume dédié à cet ensemble résolument contemporain. Les amateurs l’ont longtemps attendu. Des années. J’aurai ensuite tardé à vous en parler. Comme cela, nous sommes quittes. Mais après tout l’ouvrage n’a connu sa fin d’impression en Italie qu’en juillet 2020.

Un Steven Parrino de la collection. Photo Succession Steven Parrino, Musée des beaux-arts, La Chaux-de-Fonds 2020.
Terriblement design, avec un graphisme mode se démodant déjà un peu à force de répétitions, l’ouvrage émet un craquement sinistre à chaque ouverture. Il s’agit de forcer un peu la fameuse couverture plastifiée retenant (pour combien de temps?) les pages des cahiers. Il fallait d’abord raconter à l’intérieur l’histoire «de cette collection qui n’avait pas le projet d’en être une». Une «anti-collection». Voire une «collection sans collectionneur». Voilà le premier travail de Gabriel Umstätter. Il s’est longuement entretenu avec l’artiste, qui parle facilement. On a pu le constater lors de sa rétrospective cette année au Mamco genevois. Le texte permet également de situer Olivier Mosset dans ses lieux et dans son temps, tandis que les œuvres, reçues en cadeaux ou par échanges, commençaient à s’accumuler dans ses ateliers des années 1980. Comme il le dit à Bob Nickas dans un entretien de 2009 repris dans le livre, le Bernois est alors devenu «collectionneur par accident».
De Tinguely à Parrino
Le livre reprenant en partie des écrits existants, vient ensuite un dialogue d’Edmond Charrière et de Sophie Vantieghem «autour de la donation d’Olivier Mosset au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, 2013». Il précède les «Cercles autour d’Olivier Mosset», constituant déjà un catalogue par catégorie, puis l’inventaire lui-même. Près de 300 œuvres. Il y a là toutes sortes de gens connus dans toutes sortes de genres. Cela va de Jean Tinguely, avec qui Mosset a débuté, à Steven Parrino, dont il a partagé un temps l’atelier à New York. L’amateur retrouve des Suisses comme Not Vital, Niele Toroni ou Stéphane Kopf. Des internationaux parmi lesquels Joseph Kossuth, Christo, Frank Stella ou Yves Klein. Des pièces importantes comme des produits dérivés. Des créateurs célèbres, plus d’autres qui ne le sont jamais devenus (et cela devient maintenant un peu trop tard!). Tous font partie d’une sorte de portrait éclaté de Mosset par ses amis et connaissances.
Savant, bourré de notes, comprenant des notices sérieuses, documentées et bien faites, le livre documente de manière définitive un ensemble déjà devenu historique. Dire qu’il s’agit là d’une lecture facile reste une autre paire de manches. On dit dans ces cas-là qu’il s’agit d’un ouvrage de consultation.
Pratique
«Une collection, La donation Olivier Mosset», de Gabriel Umstätter, Musée de La Chaux-de-Fonds, Silvana Editoriale, 209 pages.
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Le musée de La Chaux-de-Fonds publie la collection donnée par Olivier Mosset
L'ouvrage était attendu depuis longtemps. Emigré aux Etats-Unis, le Bernois a confié, puis offert environ 300 oeuvres dues à des artistes souvent devenus très célèbres.