Le MEG a fini de déposer ses collections ethnographique au Carré Vert près du Rhône
L'opération s'est terminée le 21 juin. Il a fallu déplacer 74 000 objets, 20 000 photogrammes et 100 000 photos. Un travail d'un an et demi.

L'espace réservé à la Bibliothèque de Genève, avant l'accueil des livres.
Crédits: Ville de GenèveC'est fini! Le MEG a transporté la
totalité de ses collections au Carré Vert, tandis qu'Artamis
devient dans ses alentours le quartier le plus laid de Genève. On
sait que la Ville entend entreposer là ses collections dans un lieu
sûr, même si le Rhône coule tout près. La récente tempête
(celle du samedi 15 juin) aura servi de test. Pas de débordements.
Aucune humidité suspecte. Cela dit, certains bruits courant par
Genève veulent qu'on ait il y a plusieurs mois déjà découvert de
micro fissures dans le second sous-sol du Carré. Mais vous savez
combien les gens sont méchants. Je ne vais donc pas me faire le
relais de leurs propos.
Le musée d'ethnographie genevois vient donc d'envoyer un communiqué de victoire. Tout s'est terminé le 21 juin, jour du solstice d'été. Il n'y a néanmoins eu ni druides, ni sacrifices humains. En deux ans, il a fallu emballer 74 000 objets déposés depuis des âges à grands frais au Port Franc, 20 000 photogrammes (j'ignore comment on emballe un photogramme), plus 100 000 photos. Il aura fallu pour ce faire 60 personnes, dont des civilistes, des stagiaires et des bénévoles. Le MEG manque apparemment de bras. Maintenant, il s'agit de procéder à l'opération inverse. Je vous ai déjà raconté la visite que j'ai faite incognito avec la direction du MEG au Carré Vert. L'opération actuelle a été placée sous la direction de la cheftaine Carine Ayélé Durand, à la tête de l'Unité Collections. Ce n'est pas moi qui ai inventé le titre.
La vie doit reprendre
Le communiqué peut donc se terminer
par quelques mots bien sentis, que je reproduis tels quels. Ils font
allusion au fait que le MEG a suspendu durant un an et demi ses
acquisitions, ses prêts et la consultation de sa documentation.
«Nous attendons avec impatience la possibilité de garantir de
nouveau l’accès de nos collections aux chercheurs/ses,
étudiant.e.s et membres des communautés d’origine de ces objets»
annonce Carine A. Durand.» C'est pas beau, le politiquement correct?
L'ennui, c'est que la Ville est en train d'en crever.
Mais revenons au Carré Vert, même s'il n'est écologique pour autant. Je n'ai bien sûr pas vu les dépôts des Musées d'art et d'histoire, avec lesquels je suis légèrement en froid. Mais un témoin digne de foi m'assure que tout a été parfaitement rangé, en tout cas pour le Cabinet des arts graphiques. Jusqu'ici donc, tout va bien.