Il devait ouvrir en 2015, puis en 2018.Aux dernières nouvelles (qui ne seront pas forcément les ultimes),l'inauguration se ferait en 2021. Les travaux ont pris du retard.Beaucoup de retard. Les coûts ont du coup emprunté l'ascenseur. Le futurGrand Musée Egyptien (GEM) aura ainsi coûté 1,1 milliards de nosfrancs au lieu de 550. Une facture presque occidentale. Il faut direqu'il s'active parfois 5000 ouvriers sur ce monstre qui se situe àGizeh, en contrebas des Pyramides. Il ne faut pas leur faire deconcurrence déloyale.
Tout semble démesuré dansl'entreprise que rappelle le mensuel «Beaux-Arts Magazine» dans sonnuméro de mars. On n'est pas pour rien au pays des pharaons. Leprojet date des années 1990, au temps déjà lointain de HosniMoubarak. Il s'agissait de désengorger le musée séculaire duCaire de 1902, bien connu des touristes et des amateurs de «Blake &Mortimer». Le concours d'architecture s'est vu lancé en 2002, sousle patronage de l'Unesco. Ce sont des Irlandais qui ont décroché latimbale. Heneghan et Peng l'ont emporté sur 1556 autres candidatures.
Nombreux inédits
Le chantier s'est ensuite ouvert. Larévolution de 2011 et le chaos qui a suivi (que l'Egypte n'aimeaujourd'hui plus trop rappeler) a suspendu les travaux. Ils ontrepris pour mener à bien l'énorme édifice de trois étagesrecouvert d'albâtre. Il y aura 24 000 mètres carrés de sallesd'exposition, le musée ayant bénéficié pour se développer d'unterrain de 50 hectares. Est prévu de réunir là 100 000 œuvres,pour beaucoup inédites. Sur les 5000 objets de la tombe deToutankhamon, dont une sélection se verra présentée ce printemps àLa Villette de Paris, un petit tiers seulement est connu du public.Le directeur nommé, Tarek Sayed Tawfik, promet d'autres merveillesjusqu'ici confinées dans des réserves. A ce propos, celles du GrandMusée Egyptien seront colossales. Et à l'abri de tout danger, dessecousses sismiques aux émeutes populaires. On parle d'un vraicoffre-fort. L'endroit le plus sûr du pays.

Certaines statues ont déjà accomplivoyage, comme un colosse de Ramsès II, haut de quatorze mètres. Iln'a pas été tiré sur le site par les Cairotes, depuis la gare oùNasser l'avait fait placer en 1955, mais par un convoi sur mesures.Les simulations visuelles de l'aménagement final suggèrent un lieuimmense, mais assez dépouillé. L'opposé du bric-à-brac génial del'ancien local, dont on ignore l’affectation future (pour autantqu'il reste debout).
Il n'y aura pas qu'un musée. Sont prévues 28 boutiques (de grand luxe, je suppose), 10 restaurants, uncentre de conférence et un cinéma. Le GEM doit faire redémarrer letourisme, plusieurs fois mis à mal. La Guerre du Golfe. L'attentatde Louxor, où avait péri de nombreux Suisses. Les suites de laRévolution de 2011, quand certains fous parlaient de détruire leSphinx et les Pyramides comme des idoles insultant l'islam. Leterrorisme de Daech. Pour tout dire, la fréquentation du pays, quiétait de 15 million de touristes en 2010 (certains se contentant il est vrai desplages de la Mer Rouge), avait passé à 5 millions en 2016. A prixbradés, je précise. Un frémissement positif se ferait sentirdepuis 2017. A confirmer. C'est ce à quoi le GEM prétendra dès2021. D'autant plus qu'il faudra apparemment plusieurs jours pourvisiter le seul musée. C'est beaucoup, 100 000 objets, même s'ilsne se verront bien sûr pas tous présentés!

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Le Grand Musée Egyptien devrait ouvrir en 2021. Cette fois, le chantier avance!
L'inauguration était prévue pour 2015, puis 2018. La facture dépasse désormais le milliard. Le nouvel édifice contiendra 100 000 pièces, dont beaucoup se verront présentées.