Le British Museum a acquis 103 dessins d'Hokusai qui passaient pour perdus
Les oeuvres avaient été vues pour la dernière fois en 1948. Cela dit, il ne s'agit pas d'une rareté. On connaît environ 30 000 feuilles attribuables au génie japonais.

L'un des 103 dessins.
Crédits: British Museum, Londres 2020.C’est curieux, l’information… Ça va. Ça vient. Allez savoir pourquoi. Quel élément fait, ou ne fait pas, qu’une nouvelle sera reprise par les médias? J’avoue en avoir perdu le peu de latin que j’ai jamais eu. Aucune réponse. Pourquoi la presse relate-t-elle ainsi en boucle l’achat de 103 dessins «perdus» d’Hokusai (1760-1849) par le British Museum de Londres? Des illustrations restées inédites après leur élaboration en 1829. Le livre n’a en effet jamais paru. Un phénomène qui ne se limite pas à l’Orient.
Les feuilles avaient été vues pour la dernière fois lors d’une vente publique en 1948. Elles ont refait surface l’an dernier à Paris. Il y a là aussi bien des animaux que des fleurs, des motifs religieux ou des sujets historiques. Apparemment rien d’érotique. La chose joue en effet son rôle. Il y a quelques années, le Grand Palais de Paris avait présenté, en deux épisodes, un Hokusai organisé par des Japonais. Jugées par eux pornographique, de nombreuses estampes avaient été éliminées. A commencer par la célébrissime image montrant une femme jouissant sous les tentacules d’une pieuvre. Il est vrai que la zoophilie n’a pas bonne presse...
Exposition annoncée
Le British Museum possédait déjà un très important ensemble d’Hokusai. Le meilleur hors de l’archipel, à ce qu’il paraît. Cela dit, les feuilles tracées par le maître durant sa longue vie ne sont pas rares. Les experts parlent de 30 000 dessins. Il faut Picasso pour arriver à un chiffre pareil. Ceux que l’institution vient d’acquérir se retrouveront aussi vite que possible en ligne. Ils feront plus tard l’objet d’une exposition gratuite, comme toutes celles d’arts graphiques au BM.

Et un autre, avec des oiseaux. Photo British Museum, Londres 2020.
Le BM parle d’une période rare dans la production de l’artiste. 1829 aurait formé une année noire pour lui. Je ne vois pas la raison. C’est plus tard que les choses se sont gâtées pour l’auteur de «La vague». La famine de 1839. L’incendie de son atelier la même année. L’apparition avec Hiroshige d’un rival redoutable. Y aura-il eu quelque part un chiffre mal recopié?