La France ouvre dès samedi au public sa Cité des électriciens en pays minier dans le Nord
Classé au patrimoine national, puis dans celui de l'Unesco, ce site industriel restait intact depuis 1856. Il se métamorphose en un parc culturel.

Le lieu, qui se trouve à Bruay-La-Buissière.
Crédits: AntealeHappy end! Du moins, il semble permis
de le supposer. La Cité des électriciens va ouvrir ses portes à
Bruay-La-Buissière. Une grande fête aura lieu les 18 et 19 mai,
autrement dit ce weekend. Il s'agit là d'une reconversion. Cette
entité avait été créée en 1856, sous le règne de Napoléon III.
C'est le moment où la France s'industrialisait, avec un certain
retard par rapport avec l'Angleterre. Les bâtiments ressemblaient du
coup encore à ceux d'un village traditionnel. Il y avait là 43
logements d'environ quarante mètres carrés chacun. Ils se
trouvaient près d'un bassin minier. Nous sommes dans ce qui va
devenir, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le pays des
«gueules noires» (1).
Depuis les années 1980, comme dans la Ruhr allemande, le charbon a décliné, puis disparu. Il suffit de penser aux terril muséifiés se trouvant dans les environs du Louvre de Lens. Tout un patrimoine, davantage lié à la mémoire qu'à l'esthétique, se trouvait menacé de disparition. L'Etat devait intervenir. C'est ce qu'il a fait par un classement de la Cité des électriciens en 2009. L'inscription saluait sa bonne conservation, avec ses voyettes (petits chemins), ses carins (dépendances) et ses jardinets (là, pas besoin d'explications). Le lieu bénéficie aujourd'hui d'une double protection. Le bassin minier l'entourant s'est retrouvé en juin 2012 au Patrimoine de l'Unesco.
Gîtes urbains et décalés
Il fallait encore en faire quelque
chose! L'endroit devient donc un «centre culturel et touristique»,
puisque les artistes et les vacanciers ont aujourd'hui remplacé les
ouvriers. Il a d'abord fallu restaurer cet ensemble assez important.
L'agence Philippe Prost s'est chargée de l'architecture et Du &
Ma de la muséographie. La Cité doit ainsi connaître une nouvelle
existence variée. Il y aura des jardins partagés, un Centre de
l'interprétation de l'habitat, des «gîtes urbains et décalés»
ainsi que des résidences pour des plasticiens. On reconnaît le
vocabulaire un peu tarte des fonctionnaires et des communicateurs.
Tout devrait normalement rouler dès le 20 mai.
(1) Noir de suie. Il ne s'agit pas là du «black face» dénoncé aujourd'hui par les surexcités de l'anti-racisme.
Pratique
Cité des électriciens, rue Franklin, Bruay-La-Buissière, dès le 18 mai. Tél. 00336 74 74 65 75, site www.citedeselectriciens.fr