
On en restait sans nouvelles. Heureusement, d’un certain côté! Elles n’auraient pu se révéler que mauvaises. L’Arche de Ctésiphon, en Irak, avait failli devenir la victime d’une ou moins des deux Guerres du Golfes. L’ancienne cité ne se trouve après tout qu’à une trentaine de kilomètres au Sud de Bagdad. L’Etat islamique aurait pu ensuite pousser jusqu’ici. Il n’en a heureusement rien été. La voûte, haute de trente-sept mètres, a tenu le coup. Il s’agit là de la plus élevée jamais construite en briques. Elle a été fragilisée en 1888. Une inondation a alors emporté l’aile gauche du palais, jusque là conservé en entier sur sa façade. Saddam Hussein a entrepris de reconstruire la partie manquante. Les travaux se sont arrêtés par la force des choses à mi-hauteur en 1992.
Aujourd’hui, le monument se porte mal. Il y a ainsi eu, en 2019 et 2020 des chutes de matériaux. Le Ministère irakien de la culture, du tourisme (tiens, il y en a donc?) et des antiquités s’est du coup tournée vers la Fondation Aliph. Une instance dont l’acronyme signifie en français «alliance internationale du patrimoine dans les zones en conflits». Vous en avez sans doute entendu parler à l’occasion. Fondée en 2017, elle loge à Genève au chemin de Balexert. Aliph s’est mis en contact avec l’Université de Pennsylvanie. Celle-ci s’est alors chargée des investigations préparatoires, aidée par Iconem qui a travaillé la partie 3D. Il faut en effet trouver un plan rapide, bon marché (le budget est de 700'000 dollars) pour remettre si j’ose dire l’Arche à flots.
Echafaudage flexible
Tout commencera par un échafaudage flexible posé sur place. Il aidera à la fois à maintenir la structure en place et à surveiller les fissures. Une fois le plan de conservation au point, les travaux proprement dit commenceront. Ils auront quelque chose d’énorme. Il reste d’ailleurs difficile, au vu des photos, d’imaginer la taille de ce palais remontant au VIe siècle de notre ère. Ctésiphon, qui existait déjà de puis longtemps (c’est là que l’empereur romain Julien l’Apostat est mort de ses blessures de guerre en 363) est alors devenu l’une des capitales de l’empire sassanide. Immense, la ville s’étalait alors sur trente kilomètres carrés. A part le palais, il n’en subsiste rien. Ses matériaux ont en grande partie servi à construire Bagdad après la conquête arabe de 762.
La suite reste encore une musique d’avenir…
P.S. Ce que je vous raconte sort d’un journal libanais, «Libnanews». Francophone aussi sur son site, heureusement!
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La fondation genevoise Aliph va restaurer le palais sassanide de Ctésiphon en Irak
Epargné par les guerres récentes, l'énorme bâtiment de briques est devenu branlant. Il faut sauver sa colossale voûte construite au VIe siècle de notre ère. -