La Biennale des Antiquaires annonce encore une fois des mues pour 2020
La foire a changé de président. L'actuel a demandé les pleins pouvoirs. Les joailliers seront de retour en septembre au Grand Palais. Pendant ce temps, Fine Arts Paris grandit.

A Fine Arts Paris, en novembre 2019.
Crédits: Photo Fine Arts ParisLes annulations probables se suivant et se ressemblant pour cause de coronavirus (voir les deux chroniques publiées juste au dessous de celle-ci), un peu de musique d’avenir s’impose. La Biennale des antiquaires de Paris, dont on restait sans nouvelle depuis la catastrophique édition de septembre 2019, refait parler d’elle. La foire annonce la mise en train de son édition 2020, qui aurait lieu pour la dernière fois dans la nef du Grand Palais avant que celui-ci ferme pour travaux. La suite se ferait dès 2021 dans la nef provisoire à construire en forme de croix devant la Tour Eiffel.
Le salon se déroulerait ainsi du 17 au 21 septembre, après un grand dîner le15 et une journée VIP le 16. Il possède un nouveau directeur. Les rênes ont été repris en mains par Georges de Jonckheere, un monsieur qui dirige depuis 2011 à Genève une galerie de peinture avec laquelle je suis un peu en délicatesse. L’homme a demandé «les pleins pouvoirs» avant d’accepter sa nomination en janvier. La manifestation dépend comme de juste du Syndicat national des Antiquaires, dont la nouvelle tête est la si sympathique Anisabelle Bérès. Elle accueillerait à la fin de l’été environ 90 participants, dont les premiers sont déjà connus. Ils servent en effet de hameçons pour les autres. Parmi ceux-ci figurent des joailliers, qui opéreraient ainsi leur grand retour. La Biennale en prévoit huit. On sait à quel point la foire dépend aujourd’hui de la haute joaillerie. Les plus grosses ventes y sont presque toutes à marquer d’une pierre blanche.
Un dîner pour le Patrimoine
Le discours se veut à la fois pompeux et rassurant. «Organisée par les marchands pour les marchands grâce au soutien du Syndicat national des Antiquaires, la Biennale de Paris est la vitrine de la profession.» Moi, je veux bien. N’empêche que la fête a du plomb dans l’aile. Amorcé il y a déjà une décennie, le déclin n’a fait qu’empirer. A chaque édition, devenue annuelle, d’aucuns croyaient que c’était même la dernière. Si la mouture 2020 annonce annonce ainsi à nouveau quatorze petits stands destinés aux «nouveaux talents», il faudra qu’elle en trouve d’autres qu’en 2019. Les deux participants romands étaient revenus furieux de Paris l’an dernier. Ils pestaient tant contre l’organisation que sur le «vetting», autrement dit le passage des experts. Environ cent spécialistes, comme le rappelle Georges de Jonckheere. Plus d’un par participant! Un point positif tout de même. Le ruineux dîner de gala sera organisé cette fois au profit de la Mission du patrimoine menée par Stéphane Bern. Une mission ayant bien besoin de liquidités au milieu du gâchis financier étatique.

Georges de Jonckheere. Photo DR.
Si la Biennale tente une nouvelle fois son va-tout (comme quoi il peut en avoir plusieurs!), Fine Arts Paris confirme pour sa part son agrandissement. Présidée par Louis de Bayser, la nouvelle foire parisienne, qui cousine avec le Salon du Dessin, doit du coup déménager pour sa quatrième édition. Elle va quitter le Carrousel du Louvre, dont une halle ne lui suffit plus, afin de s’installer sous tente. Camping plutôt chic. Le chapiteau se dressera du 18 au22 novembre (après vernissage le 17) dans la Cour des Dômes, aux Invalides. Au lieu des 46 exposants de l’an dernier, il y en aura entre 65 et 70. Moins franco-français dans l’ensemble, on l’espère. Les précédentes moutures ont, cela dit, toutes été des réussites.
Pratique
Voici l’adresse des deux sites. Pour la Biennale, www.labiennaleparis.com Pour Fine Arts Paris, www.finearts-paris.com