
C’est la 74e «Biennale d’art contemporain». Joli résultat pour les Chaux-de-Fonniers. En 2022, celle de Venise, souvent considérée comme une sorte de mère universelle et nourricière, n’en arrivera jamais qu’à sa 59e édition dans le domaine des arts visuels. Vous me direz qu’il y a ici eu des guerres, mais tout de même! Dans le haut du canton de Neuchâtel, que le bas regarde parfois de travers, on peut se permettre de jouer aux pionniers. 1864, c’est mieux que 1895.
Cette 74e édition aurait bien sûr dû se dérouler en 2020. Il y a eu report. Cette fois, le bébé se porte bien. Il n’a pas été jeté avec l’eau du bain. L’ouverture s’est effectuée le 15 mai. Le Musée des beaux-arts consacre à l’événement ses salles du rez-de-chaussée jusqu’au 29 août. La possibilité d’exposer n’a pas séduit moins de 224 artistes. Un record. Chaque candidat présentant entre une et trois œuvres, vieilles de deux ans (cette fois-ci trois) au plus, le jury a fait face à un encombrement des lieux. Les cinq juges, qui comprennent de facto deux membres de la SaMba (cet acronyme cachant la Société des amis du musée des beaux-arts), ont donc eu du pain sur la planche. Ils n’ont voulu retenir que 39 noms. L’écrémage. «Un rôle cruel, mais nécessaire», dit dans le petit catalogue (imprimé à à toute vitesse) le président de la SaMba Oguzhan Can. Autrement, ce serait l’encombrement, du genre «Summer Show» à la Royal Academy de Londres. Un parti-pris qui n’est ceci dit pas sans charme.
Tous les genres
Qui les jurés (trois femmes et deux hommes) ont-ils accepté? Des gens de tous les âges pratiquant tous les genres. Le visiteur peut ainsi aller de l’abstraction dure de Claude Augsburger au scanner 3D de Simon de Diesbach en passant par la figuration caricaturale de Rosalie Evrard ou les idées conceptuelles de Mathias Pfund. Il y a aussi une vidéo d’Arnaud Parel proposant un «Quadrille langues» sur la musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski. De la photo classique de Guillaume Perret, ou alors sur verre de Daniela Droz. Un immense dessin de Jérôme Baratelli. Et enfin, l’«Hyperperroquet» conçu par les Hyperartistes. Faites attention! Ce dernier va répéter tout ce que vous direz près de lui. De quoi clouer le bec aux autres participants s’étant éloigné des normes. Un TGV orange (l’ancienne couleur) de bois signé Fabian Boschung traverse ainsi une des salles, non loin d’un triporteur en néon de Daniel Ruggiero. Comme quoi tout roule au Musée des beaux-arts!
L’ensemble proposé dans l’institution dirigée par David Lemaire occupe agréablement les lieux, Une certaine élégance de mise en scène assure aux créateurs, liés d’une manière ou d’une autre au canton de Neuchâtel, une bonne visibilité. L’ensemble fait très professionnel. Nous sommes ici aux antipodes des «Weihnachtsausstellungen»(expositions de Noël) des musées alémaniques, où il s’agit avant tout de donner aux créateurs locaux une occasion de vendre. Cela dit, si quelque chose vous tape dans l’œil à La Chaux-de-Fonds, vous pouvez toujours vous l’offrir. Il existe une (discrète) liste des prix. Et les plasticiens ont besoin de vivre comme tout le monde, même s’ils le font de manière générale moins bien…
Pratique
«74e Biennale d’art contemporain, Musée des beaux-arts, 33, rue des Musées, La Chaux-de-Fonds, jusqu’au 29 août. Tél. 032 967 60 77, site www.chaux-de-fonds.ch/musees/mba Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h. Le musée présente parallèlement Natacha Donzé.
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La 74e Biennale d'art contemporain de La Chaux-de-Fonds est ouverte. Très honorable!
Sur les 224 candidats, 39 se sont vus acceptés par le jury. Le choix se révèle éclectique. Tous les genres sont représentés. A voir d'ici la fin août.