Les ventes d'automne approchent enSuisse. Pour tout dire, si j'en crois mon calendrier, elles sesituent encore en été. Après Piguet et Genève Enchères, il fautdonc que je vous parle de Koller. Bon, d'accord! Tout ou presque sepasse à Zurich pour la plus importante des maisons alémaniques.Celle-ci n'en possède pas moins une antenne ici depuis 1980. Il yavait du reste à l'époque un certain nombre de ventes à l'Athénée,dont Koller loue depuis lors le premier sous-sol. «Tempi passati»,comme disent nos amis italiens. Les 10 et 11 septembre, notre villedevra donc se contenter d'un «preview» de «highlights», comme ondit en sabir international. Rendez-vous donc au 2, rue de l'Athénée,à mi hauteur du grand escaliers descendant sur les Bastions.
Prévues cette fois les 24, 25, 26 et27 septembre avec des «ibid online only» débutant le 16 septembrepour se conclure les 1 er et 2 octobre, les ventes deKoller sont toujours kilométriques. Des milliers de lots. Je ne peuxdonc pas vous dire ce qui fera le voyage jusqu'à Genève avant de sevoir exposé, avec tout le reste, au 102 et 121 Hardturmstrasse deZurich. Je me fierai donc à ce que j'ai vu en ligne, où l'amateurpeut déjà tout découvrir, et surtout au journal «Kollerview»,largement distribué aux clients potentiels. Il y a là un regard surle passé comme sur l'avenir. Cette revue sert aussi de bulletin devictoire. Vous ne saurez jamais ce qui s'est mal vendu, ou pasdu tout. Il est question cette fois en vedette d'un récipientchinois pour brûler l'encens, que je trouve affreux, mais qui aculminé à 4,8 millions. Notez qu'il y a derrière une histoireassez drôle. Un important musée l'a refusé en don dans les années1960. Une décennie plus tard, une maison londonienne a dédaigné dele vendre en disant que transport coûterait plus cher que le prixprobable pour une pareille copie. Ainsi va le monde...
La disparition du fondateur
Qu'y a-t-il en vedette pour septembre2019? Le journal présente en couverture un «Fou», avec marotte, duMaître de 1537 estimé entre 500 000 et 700 000 francs. Une peinturedrolatique au pire sens du terme. J'avoue une nette préférence pourla «Vierge à l'enfant» du Florentin Jacopo Foschi, prisée entre400 000 et 600 000 francs. Apparemment un chef-d’œuvre. Parmi lesmeubles anciens, j'ai remarqué une commode transition (entre LouisXV et Louis XVI, je précise) de Simon Oeben, un ébéniste royalassez rare. Les tarifs ne sont plus ici ce qu'ils étaient. Vousdevriez l'obtenir pour un prix allant de 80 000 à 120 000 francs.Mon goût un peu pervers lui préfère cependant la paire d'appliquesen bois d'un rococo échevelé, conçues autour de Würzbourg vers1765. Leurs sœurs sont au «Met» de New York. Une référence. Jene dirai pas que c'est donné. Mais il faut apparemment compterentre 20 000 et 30 000 francs. Là aussi, il y aurait presque eu unzéro de plus il y a trente ans. Pour le reste, je vous renvoie auNet.

Les deux dernière pages sontconsacrées à la mort du patriarche. Pierre Koller s'est éteint le23 juin à 94 ans. Si la nouvelle a frappé la presse en Suissealémanique, qui a fait son devoir, rien n'a filtré en Romandie. LaSuisse se compose de trois pays très différents. C'est pourtantl'occasion de raconter une étonnante saga familiale. Etcela même si le texte repris par "Kollerview" n'est autre que la nécrologie parue dans latrès chic «Neue Zürcher Zeitung». Philipp Meier y parle comme il se doit de «grand seigneur». Il faut dire que l'histoire a de quoifaire rêver, à un moment où nombre de maisons d'enchèreshelvétiques se révèlent à la peine. Je vous résume donc la chose.
Un ancien juriste
Né en 1924, Pierre Koller a commencépar être avocat. Sa passion réelle allait pourtant aux gravures àsujets équestres. Il a fini par sauter le pas, ouvrant une premièregalerie à Zurich en 1958. L'année suivante, sa sœur Antoinette,décédée en 1998, le rejoignait. Elle lui apportait ses compétencesdans d'autres domaines, comme la céramique, l'argenterie ou l'artasiatique. Pierre se mettait au mobilier. Tout était prêt pour quela première vente publique se déroule en 1960. L'année suivante,Koller avait pris une extension suffisante pour déménager Rämistrasse,dans un bâtiment à côté du légendaire restaurant Kronenhalle. Je me souviens d'avoir été guigner les présentations. Les vacations pouvaient devenirplus fréquentes dans cet édifice moderniste de cinq étages. En1973, Un «Portrait de Dora Maar» par Picasso franchissait pour lapremière fois la barre symbolique du million chez Koller.

La maison quitta cependant en 1991 lecentre pour la Hardturmstrasse. Un quartier à la mode aujourd'hui.Galeries d'art & Co. Mais il ressemblait alors à la zone. C'est là que l'entreprise se trouve toujours, avec sonextension Koller West au numéro 121. Qu'est-ce donc là? Un peu le défunt SouthKensington pour Christie's à Londres. Il s'agissait, il s'agit toujours de proposer làdes lots parfois amusants que l'on considère comme secondaires. Ilfallait par ailleurs dépasser le terreau d'origine. Trop étroit.Après Lucens en 1975 (au château), ce fut donc Genève en 1980. Koller a aujourd'hui des bureaux à Düsseldorf, Munich, Milan et Pékin("Kollerview" préfère dire Beijing). La firme reste par ailleurs trèsfamiliale. Remise à l'aîné Cyril en 2004, alors que Pierre Kolleravait déjà 79 ans, elle fait ainsi travailler aujourd'huiStephan, Corinne et Jara. Je crois n'avoir oublié personne.
Sur ce, je vous donne rendez-vous le 10septembre. Si vous êtes invité au cocktail, c'est à 18 heures. Il y aura une conférence de Jan Blanc sur le tableau donné au Maître de 1537. Pour le Net, vous êtes assez grands pour aller tout seuls.Attention! La consultation de milliers d'images peut se révélerassez longue.
Pratique
Site www.kollerauktionen.ch Visites chez Koller, 2, rue de l'Athénée, Genève, les mardi 10 et mercredi 11 septembre.
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Koller repart pour une saison de ventes à Zurich après la mort de son fondateur Pierre Koller
Les enchères seront criées à Zurich fin septembre. Une sélection d'objets sera présentée à Genève le 10 et 11 septembre. J'en profite pour vous raconter la saga familiale.