Beaucoup de galeristes se penchent surla création contemporaine. Trop sans doute. C'est généralementdans une perspective élitiste. Il y aurait les artistes et lesautres. Jamais la séparation n'a semblé plus tranchée entre ce quirelèverait de l’œuvre intellectuelle et ce qui resterait del'artisanat. Les designers seuls échappent à cette relégation dansla mesure où ils ne travaillent pas de leurs mains. On resteaujourd'hui bien loin de la grande fusion de l'Art Nouveau ou del'art Déco.
Depuis de nombreuses années, LionelLatham que j'ai connu à la rue Sismondi avant son transfert à laCorraterie, s'est fait le défenseur des arts faussement jugésmineurs. On sait qu'il a souvent présenté le mobilier exubérantd'Yves Boucard. Tout récemment, il proposait les verres gravés deFrançoise Bolli. Auparavant, c'étaient des meubles anciens remis àneuf avec les tissus peints par Hadrien Dussoix. Rien d'étonnantdonc s'il reprend aujourd'hui les bois tournés de Jérôme Blanc. UnGenevois né en 1978. On peut être prophète dans son pays, même siJérôme a beaucoup voyagé de l'Australie aux Etats-Unis.
La précision du trait
Bois tourné... La chose semble cettefois vite dite. La particularité de l'exposition intitulée«Antimatières» est de comporter certes cette matière, maisaussi des équivalents en bronze et en verre. Ces trois médias,ces trois modes de penser serais-je tenté de dire, se complètent etse répondent. Ajoutez y encore destechniques innovantes, vues comme des aides et non à la manièred'une recherche inhumaine de perfection. Elles apportent sur lesplateaux de bois ou de bronze un micro-gravage obtenu par le biaisd'une commande numérique. Le résultat peut paraître mécaniqueà certains, et donc un peu froid. D'autres seront en revancheséduits par cette précision dans le trait. Il subsiste toujours pour eux lesveines du bois, les rehauts d'étain et la séduction des teinturesapposées.
Les objets, qui restent des«inutilitaires», sont posés par famille sur des tables. Il y a làles pièces de Jérôme seul, celles en verre réalisées avec lacollaboration d'Aurélie Abadie et de Samuel Sauques, les dernièresétant coulées dans le bronze. Tout reste placé sous lesigne d'un décor subtil, révélé par la lumière, et de la formesimple. Si vous restez discrets, il est permis de toucher.
Pratique
«Antimatières, Jérôme Blanc»,galerie Lionel Latham, 22, rue de la Corraterie, Genève, jusqu'au 13avril. Tél. 022 310 10 77, site www.galerie-latham.com Ouvert du mercredi au vendredi de 13h30 à 18h30, le samedi de 11h à13h et de 14h à 17h. Visite guidée par Sophie Wirth-Brentini,auteur du catalogue, en présence de l'artiste le samedi 6 avril à17h.
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Jérôme Blanc revient avec ses bois tournés à la Corraterie chez Lionel Latham
Le Genevois propose les mêmes objets en bronze ou en verre. Le métier artisanal se complète d'un décor traité de manière numérique. A voir d'ici le 13 avril.