C'estdésormais une tendance lourde. Les musées les plus traditionnels semettent à battre la campagne. Ils sont à la recherche d'un nouveaupublic, ce qui excuse apparemment tout. Je viens ainsi d'apprendreque Giverny, institution axée autour de Claude Monet (dont le domaines'est vu reconstitué quasi de toutes pièces), allait se mettre àl'électro. Le temps d'un soir, est-il précisé. Mais il sembleclair que l'expérience se verra rééditée, ce qui ne sera sansdoute pas le cas de «Ma nuit au Louvre». Un couple choisi au hasardavait pu dormir au champagne en compagnie des chefs-d’œuvre.
«Dèssa nomination en juin 2019, Cyrille Sciama (1),directeur du Muséedes impressionnismes Giverny, exprimait son souhait de dynamiser laprogrammation de l’institution. C’est maintenant sur les rails»,expliquel'attaché de presse.Unpremier rendez-vous sevoit donné aupublic le samedi 5 octobre. De20à 23 heures,les gentilsorganisateurs vontconvier les foules à danserdans le hall au rythme de sonorités DeepHouse. Laprogrammation musicale sera assurée par M.A. Brains, un«collectif caennais habitué du Cargo(scènede musiques actuelles) et de festivals». Deuxdeses membresseront aux platines, EthereaStructureet Fred H. «Ilsproposeront respectivement un live et un dj-set aux sonoritésplanantes et dansantes.» Unephrase bien tarte termine le communiqué.«CyrilleSciama affirmesouhaiterun musée ouvert sur la société, convivial et festif, en étant àla fois exigeant et pédagogique.» Envoilà un qui n'a pas peur des contradictions!
Un but social
Ilest clair que de genre de dérapages va se multiplier. On ne peut pasdire que Monet soit vraiment électro. Mais tout se voit aujourd'huifait pour conquérir des parts de marchés, notamment chezles jeunes. Ceci au risque de perdre la clientèle traditionnelle,comme le fait en ce moment le Louvre en se vendant au tourismeextrême-oriental. Nous arrivons de plus à un moment de changementsde génération à la tête des principales institutions. Elles passent aux mains de gens du contemporain n'ayant que faire dupatrimoine et des collections. Ils subissent en plus la pression desbiens-pendants, pour qui le musée est moins axé sur une collectionque sur les visiteurs. Son but est désormais avant tout social. Avecce que cela suppose. Un directeur de ma connaissance doit se battrepour contrer la proposition d'une de ses subordonnées. Elle voudraitqu'une salle au moins soit occupée par des migrants afin qu'ilspuissent discuter au calme de leurs problèmes.
Pendantce temps, les musées privés, eux, voient le problème à l'envers.Il leur faut toujours plus de visiteurs, certes, mais pour remplirles caisses...
(1) Cyrille Sciama était auparavant à Nantes. Cela dit, il s'agitvraiment d'un spécialiste de la peinture française de la fin duXIXe siècle. On verra bientôt en France son exposition surJames Tissot.
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Giverny veut faire entrer la musique électro chez Monet
Tout est désormais mis en place pour gagner de nouveaux publics. D'où des dérapages comme celui-ci. C'est l'oeuvre du nouveau directeur Cyrille Sciama.