GENÈVE/Il faut sauver l'ensemble autour du Temple des Eaux-Vives!

Il faut sauver le temple des Eaux-Vives! Oh, pas le bâtiment en lui-même! Nul ne songe à le raser ou à le dénaturer, même si les chiffres actuels du protestantisme à Genève se révèlent catastrophiques. Non, ce qu'il faut aujourd'hui, c'est préserver ses abords afin de conserver ainsi un ensemble. C'est le groupe «Contre l'enlaidissement de Genève» (le pauvre, il doit avoir beaucoup de travail!) qui lance une pétition concernant l'église et surtout l'asile de l'enfance, situé juste à côté. «Les deux bâtiments ont été construits à peu d'années d'intervalle par le même architecte, Jacques-Louis Brocher.» Le Service des Monuments et des Sites a fait faire deux études, l'une par Natalie Rillet portant sur le temple, l'autre par David Ripoll sur l'asile. Ces rapports dénotent l'intérêt du duo «comme composition architecturale».
Or, que se passe-t-il? «L'Eglise Nationale Protestante qui est propriétaire a décidé de construire un important immeuble qui viendra prendre place sur l'emplacement de l'asile des enfants. Son emprise et sa taille vont gravement porter atteinte au bâtiment du Temple des Eaux-Vives qui est pourtant inscrit à l'inventaire.» «Contre l'enlaidissement de Genève» est bien conscient d'intervenir tard dans le processus, mais le groupement se sait soutenu «par la population riveraine, qui est attachée à cet ensemble, par une partie de la population genevoise, qui désapprouve les changements trop rapides et brutaux du paysage urbain, et par la Direction du Patrimoine.»
Pétition de soutien
C'est pourquoi ceux qui voudront soutenir la pétition, apporteront un appui en vue du classement de l'ensemble que constitue le temple et l'asile, «qui est loin d'être inconsidéré.» On pourrait ajouter que cette demande, même si elle ne vise pas à protéger un monument admirable, maintiendrait un témoignage de la Genève du XIXe siècle, quand les Eaux-Vives constituaient encore une commune indépendante. Notons d'ailleurs que le temple et l'asile, d'une conception plutôt modeste, jouxtent la spectaculaire mairie «Heimatstil» de Léon Bovy (1863-1950). Un architecte dont Genève devrait faire grand cas. L'ensemble formé par les trois constructions mérite d'autant plus du coup de se voir conservé tel quel, et ce dans un quartier autrement bien pauvre sur le plan esthétique.
Photo: Le Temple des Eaux-Vives quand il restait encore solitaire au XIXe siècle.
Texte intercalaire.