«Artgenève», c'était il y a quelques jours une forêt cachant les autres arbres. Seules, quelques galeries locales restaient par définition représentées. Il y a donc les autres, plus les lieux municipaux qui ne voyaient pas accueillis, ou qui ne voulaient pas l'être à Palexpo. Petit tour d'horizon. Je reviendrai en détail, courant février, sur l'exposition que l'Espace Muraille, 5, place des Casemates, consacre jusqu'au 2 mai à Monique Frydman.
«Paul McCarthy, Grand Pop, 1977-1995», chez Art & Public. Il y a quelque temps, l'Américain, qui va sur ses 70 ans, était l'hôte de la Monnaie, à Paris, avec une performance chocolat. Pierre Huber propose dans sa galerie de la rue des Bains des photos tirées d'actions antérieures. La plupart d'entre elles proviennent du «Grand Pop» de 1977. L'artiste, qui arbore un masque aux allures paternelles et un costard cravate, s'y livre à un déculottage en règle. Il se déshabille et se salit, enfreignant ainsi le désir américain puritain de rester en permanence propre, tout en maculant au passage certaines icônes «Made in USA». Face à lui, un Larry Grobel, à la coiffure très années 70 reste impassible. Il ne fait rien. C'est «Le bel indifférent» de Cocteau, version «trash». Pierre Huber avait présenté McCarthy dans les années 1990. Il a tenu à le montrer à nouveau. La force provocatrice n'a rien perdu de son acuité. (Jusqu'au 27 février, www.artpublic.ch )
«Adrian Schiess, Peintures récentes», chez Anton Meier. C'est un des grands noms de l'abstraction lyrique alémanique. Une région où l'abstraction reste en général plutôt géométrique. Né en 1959, le Zurichois (qui travaille en partie au Locle) revient chez Anton Meier. Il a conçu spécialement pour l'espace à l'éclairage zénithal que celui-ci occupe au premier étage de l'Athénée une exposition ne comprenant que sept œuvres, dont deux de très grande taille. L'une d'elles est une photo laquée, posée à même le sol, comme Schiess le faisait jadis de ses peintures monochromes. Les toiles nouvelles, pour autant qu'on puisse encore parler de toiles, sont infiniment sensibles à la lumière. Leur épaisseur de matière change les tonalités selon la position occupée par le spectateur. La lumière un peu blanche de l'hiver leur convient très bien. (Jusqu'au 21 février, www.antonmeier-galerie.ch )
«Les livre de jeux, Quand les artistes entrent dans la partie», à la Bibliothèque d'art et d'archéologie. On imagine le livre comme un objet fixe, dont la reliure retient sagement les pages. Il peut devenir autre chose entre les mains de créateurs un tant soit peu fantaisistes. Les codes se voient bafoués. Il s'agit de se jouer des règles, tout en amusant ce qu'il devient difficile d'appeler des lecteurs. Puisant dans ses riches collections, la BAA remplit quelques vitrines de livres-boîtes nés dans la descendance de Marcel Duchamp. Ils débordent de fascicules et d'objets. Daniel Spoerri a ainsi prévu une nappe, «à salir avant de mettre au mur», et quelques serviettes en papier. La revue «Plages» se veut un espace d'expérimentation totale. Yann Sérandour propose enfin une boîte avec un livre sur Sol LeWitt, que son propriétaire se voir appelé à compléter avec onze autres exemplaires «à collecter». On s'amuse comme on peut. (Jusqu'au 30 mai, www.ville-ge.ch/baa )
Photo (Paul McCarthy): L'un des épisodes de "Grand Pop" de 1977.
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GALERIES/Genève, de Paul McCarthy à Adrian Schiess