La belle saison se situe-t-elle vraiment l'été? Non pour certains, avides de sports d'hiver. Une forme de vacances dont la fascination va déclinant chez nous. Comment l'alpe neigeuse peut-elle lutter contre des îles rendues encore plus paradisiaques par le franc fort?
«Neiges et montagnes» n'en font pas moins l'objet de la nouvelle exposition proposée par Arnaud Tellier à Morges. Il y a là de la neige sous toutes ses formes. Elle apparaît vouée aux mois froids, mais pas seulement. «Il existe peu de vues suisses où il n'y ait pas, au moins en arrière-fond, un sommet tout blanc», explique le galeriste, qu'on a connu dans une autre vie conservateur à Genève du Musée Patek Philippe. Jusqu'à ces dernières années, il neigeait de plus beaucoup en ville...
Débuts dans les années 1840
L'origine du paysage glacé est lointaine. Il constitue un sous-genre du paysage hollandais, avide de canaux gelés, de patineurs et de chutes de flocons. En France, où régna tôt l'idée de «belle nature», la neige ne passait cependant pas davantage le filtre idéalisateur que la pluie. Il faudra attendre le XVIIIe siècle, en Suisse, pour que Caspar Wolf (récemment présenté au Kunstmuseum de Bâle) multiplie les vues alpestres. Les gens y voyaient alors la marque du «sublime».
L'accrochage morgien commence plus tard. L'une des toiles les plus anciennes reste «Les charbonniers», peint en 1845 par un Wolfgang-Adam Töpffer quasi octogénaire. Viennent ensuite toutes sortes de noms connus, ou qui le furent à leur époque. François Furet (qui a fait chez Arnaud Tellier l'objet d'une exposition monographique) côtoie Louis Baudit, Arthur Calame, Frédéric Dufaux, la tribu des Gos ou René Guinand. Il y a même un Japonais aux cimaises. Aujourd'hui coté dans son pays natal (il y possède même son musée), Takanori Oguiss peignit une Genève hivernale en 1934, alors qu'il était soutenu financièrement par le joaillier Baszanger.
Présentée à l'ancienne, avec des tableaux hors exposition posés à l'envers contre le bas des murs, la manifestation aurait semblé naguère classique. Elle apparaît aujourd'hui dissidente. «Neiges et montagnes» refuse le concept dictatorial de modernité. Le choix est bien celui du galeriste. Il ne lui reste plus qu'à former une nouvelle génération d'amateurs.
Pratique
«Neiges et montagnes», galerie Arnaud Tellier, 36, rue Louis-de-Savoie, Morges, jusqu'au 28 mars. Ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 18h30, le samedi de 11h à 13h et de 14h à 17h30. Photo (Galerie Tellier): "Les charbonniers", peint en 1845 par Wolfgang-Adam Töpffer. Fragment avec la neige!
Texte intercalaire.
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GALERIE/Arnaud Tellier fait tomber la neige à Morges