Je vous ai parlé des expositions en Vieille Ville et aux Bains. La justice la plus élémentaire veut que je vous entretienne aussi de celles de Carouge, où se trouvent nombre de galeries. Ces lieux s'adressent en général à une clientèle moins fortunée, en restant volontiers à la limite de l'artisanat. Ce n'est pas par hasard si c'est Carouge qui proposera du 16 au 24 septembre, sous l'égide de la Fondation Bruckner, le quinzième Parcours Céramique (il s'agit là d'une biennale).
Depuis trois ans, Véronique Philippe-Gache a déménagé, son ancien local étant aujourd'hui occupé le Salon Vert. Sa Lignetreize occupe rue Ancienne un espace plus grand, avec la possibilité d'en utiliser le sous-sol. C'est ce qu'elle fait aujourd'hui pour Martial Leiter. A 65 ans, le Neuchâtelois y propose de grands dessins à l'encre. Son style est désormais très éloigné du travail de presse très politique de ses débuts, quand il ressemblait, avec ses traits croisés, à de la gravure. Il y a là, au rez-de-chaussée, des paysages imaginaires vus du train, avec ce qui cela suppose de flou et de rapide. Le sous-sol abrite deux séries plus anciennes. On y reconnaît les vues alpestres de 2008 et les «Mouches» géantes de 2015. Ces dernières font, de par leur verticalité et leur technique, penser aux rouleaux lettrés chinois. Je profite de l'occasion pour dire que Martial a bénéficié d'un gros livre paru dans le cadre des «Cahiers du dessin, «Les ombres éblouissantes», en décembre 2015.
Du côté des Saudek
Chez Krisal, rue du Pont-Neuf, Christine Ventouras revient pour sa part à Jan Saudek. Le Tchèque, qui a aujourd'hui abandonné la photographie au profit de la peinture, est présent avec ses fameux clichés érotiques pris dans sa cave, alors que Prague restait sous le joug communiste. Rehaussés de couleurs, pris dans un style ancien, ils se voyaient antidatés avec précision d'un siècle, histoire d'éviter une censure personnelle. Ces images se retrouvent associées à celles de Sara Saudkova, plus récentes et en noir et blanc. Précisons pour la petite histoire (croustillante) que Sara, après avoir été la compagne de Jan, a épousé son fils. Rassurez-vous, Jan s'est consolé. A plus de 80 ans, c'est le jeune père d'une nouvelle famille. L'actuelle exposition donne le privilège de voir son œuvre, qui ne jouit plus de la même popularité, en dépit de ses évidentes qualités plastiques.
Rue Ancienne à nouveau, c'est là Marianne Brand que présente Christine Fabre, une de ses habituées. La Française revient avec des terres, parfois de grande taille. Elles se situent à la frontière entre l'utilitaire et le décoratif. C'est fort. C'est lourd. C'est costaud. Un peu maniéré, peut-être. J'avoue ne pas trop aimer les ajouts de bronze ou de tiges de plastique, qui viennent un peu comme des surplus. La sculpture céramique de Christine Fabre constitue la dernière exposition de Marianne avant une longue pause d'été. Véronique Philippe-Gache et Christine Ventouras se contenteront, elles, d'accrochages jusqu'à la rentrée.
Pratique
Adresses internet, www.galerielignetreize.ch , www.krisal.com , www.galeriembrand.ch Tous les renseignements pratiques y figurent.
Photo (Martial Leiter): Une mouche de 2015.
Texte intercalaire.
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CAROUGE/Les galeries proposent Leiter, Saudek et Christine Fabre