
L’affaire s’est tassée, même si elle laisse à beaucoup (et pas seulement aux amis du patrimoine!) un goût amer. Genève a perdu de vue les Aillères, où furent tronçonnés la plupart des arbres entourant une Maison du Jeu de l’Arc aujourd’hui démolie. Les regards portent maintenant sur la Chevillarde après le grand «ouf» (provisoire) poussé après la votation sur la Cité de la Musique. Les Feuillantines demeurent pour le moment debout. «Intéressante» pour les uns, «exceptionnelle» pour les autres, la maison aura pourtant été joyeusement manipulée dans les esprits.
Depuis 2020, les constructions ont bien avancé aux Aillères. Le résultat correspond à ce que l’on pouvait craindre. La densification ne se limite pas à la disparition d’une belle demeure et d’un espace vert. On a serré autant que possible les immeubles, entre lesquels se faufilent comme ils le peuvent les arbres subsistant. On ne peut pas dire que les immeubles qui s’annoncent brillent par leurs qualités architecturales. Mission impossible. Il s’agit de loger, point final (1). C’est là le résultat de l’existence de multiples plans localisés de quartier, adoptés il y a fort longtemps. Ces derniers n’ont pas suffisamment attirés les associations du patrimoine, dont certains sont devenues aujourd’hui plus vigilantes qu’à l’époque. Surtout d’ailleurs quand elles ne comportent pas d’architectes juges et partie dans leur comité, voire à leur tête…

Un peu de vert qui reste. Photo Leila El-Wakil.
Voici donc deux images du saccage. Une fin qui suit celle de l’ancien site Artamis, qui a vu pousser près de la Jonction un «écoquartier» (si si!) qui ne déparerait pas une cité stalinienne. Une fin qui précède de nouveaux chantiers aux Vernets, où l’abattage d'une verdure gênante a commencé depuis longtemps. Nous allons vers une ville surpeuplée à force d’entassements. Combien d’habitants par kilomètre carré, au fait, dans une Genève qui ne comporte pourtant pas de vraies tours? Chez nous, il n’y a en effet que des tours de passe-passe…
(1) Pour une vision contraire, je vous invite à lire le site de l’agence immobilière Moser Vernet. Vous saurez ainsi que le projet Aillères «privilégie le cadre végétal». On y a «abattu les arbres malades». Les grands cèdres se sont vus maintenus «pour enrichir la qualité du quartier». Enfin l’architecte tessinois Andrea Bassi se distingue par sa «réflexion énergétique». -
P.S. Cet article ne prétend pas rester neutre! -
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Après le massacre patrimonial, le quartier des Aillères sort aujourd'hui de terre à Genève
Les immeuble sont très serrés, conformément au plan localisé de quartier. Il reste quelques arbres entre les constructions. La ville se densifie jusqu'à l'étranglement.