Du Renouveau à l’Artichaut
Au côté de Jan Bertiaux, un jeune couple reprend les fourneaux du bistrot et ça fait, SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Difficile de nos jours de suivre le rythme, tant la valse des chefs de cuisine ressemble à un mercato de joueurs de foot à l’approche d’une nouvelle saison. Comme dans les clubs, les restaurants s’échangent leurs stars (ou pas) des fourneaux que ce soit sous la contrainte ou avec un certain soulagement. Boulet ou Succès ? Tout dépend ; ce sont généralement les clients qui ont le dernier mot. Mais qui sont les responsables d’une telle situation ? Majoritairement, les émissions de télé-réalité et les réseaux sociaux qui propulsent les cuisiniers au rang de stars en veste blanche.

Histoire de Couple
Sur les bords de l’Arve, le bistrot gourmand l’Artichaut n’a malheureusement pas échappé à la règle de cette évasion salariale. Une page se tourne mais peut-être pour le meilleur car certaines rencontres peuvent faire des étincelles. C’est ainsi que le patron des lieux Jan Bertiaux sort de son chapeau un couple venant tout droit du Fairmont à Genève (ex-Kempinski) et de l’Assiette Champenoise, temple triplement étoilé au guide Michelin, sous la houlette d’Arnaud Lallement, maître des cuissons et roi des sauces. Les standards sont élevés et la formation des plus rigoureuse. Margaux Campos et Guillaume Fribault sont les nouveaux talents cachés de Carouge mais ont-ils convaincu pour autant ?

Gnocchis de folie
Toujours dans un esprit canaille et tout en conservant l’âme gourmande de l’établissement, le duo démarre sur les chapeaux de roue avec des gnocchis rehaussés d’une mousse aérienne et onctueuse au vin jaune. Du vrai gastro dans un bistrot : un plat si subtil, si élégant, si émouvant qu’il en est déroutant et semble difficile d’égaler. Pourtant le Pithiviers de faisan et son jus de viande est de toute beauté et n’a rien à lui envier. Tout comme la volaille et sa purée de topinambour surmontée de quelques lamelles de truffe.
Le Mot de la Faim
Avec ce jeune tandem, l’Artichaut se refait une beauté culinaire. Que les gourmets se rassurent, les créations bistrotières demeurent… espérons que Margaux et Guillaume également !