Au forum de Davos, des acteurs gouvernementaux et économiques viennent diffuser leur message et discuter de l’agenda mondial en faisant gentiment pression. Un sommet du soft power où se croisent et collaborent les plus influents, les plus riches, mais aussi les plus prometteurs. Autant d’informations sur les participants et leurs desseins qu’on imagine minutieusement collectées par les organisateurs du Forum économique mondial (WEF). Dans sa forteresse genevoise hypersécurisée, la plateforme de collaboration public-privé a ainsi constitué un véritable annuaire de leaders, probablement devenu primordial à mesure que la mondialisation s’accélérait.
Le forum comptabilise tout de même quarante-six ans de rassemblements qui ont médiatisé des figures et des moments historiques. Le destin de la guerre froide se serait en partie joué à Davos. En 1988, la Turquie et la Grèce se réconciliaient dans la station grisonne. Shimon Peres et Yasser Arafat s’y sont rencontrés à plusieurs reprises dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Sans compter les entrevues ultraconfidentielles entre secteur privé, politiques et société civile.
Après ce quasi demi-siècle de collecte d’informations, à quelles fins cette base de données inestimable sur les puissants du monde serait-elle utilisée? Créer des synergies, privilégier les objectifs de ses partenaires sponsors, cibler les bonnes audiences et les bons contenus… A l’image d’un géant de la tech comme Google, semble-t-il.
La montée en puissance de la vingtaine d’autres conférences organisées par le WEF à travers le monde contribue à cette banque de connaissance privée. Basé sur la science et l’innovation, le sommet annuel qui se tient en Chine depuis 2007 a désormais atteint une taille importante.
Le tournant historique que nous vivons aujourd’hui se distingue notamment par des «innovations qui n’ont jamais été mises au point ni diffusées aussi rapidement». Paroles de Klaus Schwab, fondateur du WEF, qui a fait de cette quatrième révolution industrielle – soit la fusion des mondes physique, numérique et biologique – la thématique principale de l’édition 2016 du forum.
Une révolution qui n’épargne pas le WEF. Car avec le tout-numérique, «dans vingt ou trente ans, les participants ne se rendront plus à ces sommets. La digitalisation changera la façon dont nous interagissons et dont les conférences sont tenues», déclarait le professeur en 2015. Il en sait quelque chose. Grâce à une stratégie digitale efficace – diffusion en ligne des sessions, contenus qualitatifs de son site web, présence massive sur les réseaux sociaux – le WEF a pu ouvrir ses communautés au monde entier, accédant à des millions d’internautes. Et à davantage de données? Une chose est sûre, l’organisation a bien mis un pied dans cette nouvelle révolution industrielle.
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Le WEF, une banque de données précieuse