La révision de la LRTV chiffonne les éditeurs
Payer moins pour avoir plus. C’est tout l’enjeu de la révision de la loi sur la radio et la télévision (LRTV) proposée en votation le 14 juin. D’un côté, les particuliers économiseraient 62 francs par an; de l’autre, les télévisions locales seraient mieux financées.
Si les opposants déclarés à la loi ne sont pas légion, ils savent se faire entendre. Et, quelle que soit la valeur des arguments avancés, ils trouvent l’oreille attentive de la presse qui leur a largement ouvert ses colonnes ces dernières semaines. C’est que, sans le dire ouvertement, les grands éditeurs se battent avec acharnement contre la révision de la LRTV. Evidemment, les propriétaires de journaux se fichent du montant de la redevance.
Leur but est l’affaiblissement par tous les moyens de la SSR. Celle-ci constitue en effet la principale menace de la presse écrite en matière de publicité. En 2013, les journaux ont ainsi vu leur volume publicitaire baisser de 9,4%, tandis que radio et télé annonçaient des chiffres respectivement en hausse de 6,7 et 3,2%.
Un prisme manifeste
En janvier, l’association des éditeurs alémaniques, Schweizer Medien, n’en faisait d’ailleurs pas mystère en estimant que «la SSR devrait être interdite de diffuser de la publicité». Des mots très crus qui sont à mettre en rapport avec la baisse d’un tiers des revenus publicitaires du secteur depuis 2007. Une loi sur la radio-télé moderne et efficace ne peut dès lors que fragiliser encore la position des médias papier. Le citoyen sera donc sans doute bien avisé de lire la campagne également à travers ce prisme.