L’écriture, un acte engagé

Notre écriture révèle une part de notre identité. Un penché, un geste arrondi, un tracé saccadé… Dans nos écrits se cache une symbolique, révélatrice de traits psychologiques parfois habilement déguisés.
Mais l’écriture est également mémoire. Mémoire de la grande comme de la petite histoire, mémoire de notre pensée. Des chercheurs ne se penchent-ils pas sur le rôle de la mémoire sensori-motrice - celle que l’on acquiert par le geste - dans l’apprentissage de l’écriture, inscrivant ainsi en nous la connaissance intime et physique des mots, au-delà du cognitif.
Les claviers remplacent aujourd’hui les échanges épistolaires, qui pendant des siècles ont régi la communication entre les hommes et souvent constitué leur unique moyen d’information et de dialogue à distance.
La valeur d’un écrit n’en est que plus grande à présent. Ecrire est un acte engagé, un choix, une affirmation de valeurs, le luxe d’un temps qui fuit.
Nos lointains descendants auront-ils oublié cet art, pourtant si constitutif de notre condition humaine moderne ? Un email ne remplacera jamais une marque d’attention manuscrite, si peu importante soit-elle… Au bout de notre bras, de notre main, le stylo prend le relais de la parole dans un prolongement ultime de l’âme. L’écriture, plus qu’un révélateur d’identité, est devenue gage d’élégance.