Et si l'on commençait à envisager sérieusement le télétravail à temps partiel dans les professions du tertiaire ? Pas de réunion à l'ordre du jour avec ses collègues, ni clients ? On ne va pas au bureau ! On ne se fait pas porter pâle mais on travaille plus efficacement, à distance. Avec à la clé un gain de temps pour tout le monde, notamment par la décongestion du trafic aux heures de pointe.
Un train de retard sur la dématérialisation
Tous les matins, c'est le même rituel démentiel pour le pendulaire qui n'a le choix que de s'agglutiner sur les routes ou dans les transports en commun. Des milliers de chevauchées urbaines vont ainsi confluer simultanément vers des open spaces réputés contre-productifs. Au bureau, le cadre des années 2010 se connecte dès son arrivée aux serveurs de l'entreprise situés à Zürich, dans la Silicon Valley ou le «cloud». A 18h, il aura envoyé plusieurs dizaines de messages électroniques, dont la moitié à destination de ses voisins d'étage; parce que l'information ne circule plus autrement que par biais numérique. Vous avez dit absurde?
Quelle vision pour la mobilité ?
Alors qu'on circule à des vitesses toujours plus élevées sur les autoroutes de l'information, le bilan de notre train-train quotidien et de ses millions d'heures sacrifiées à la mobilité s'avère en tout point négatif: pour notre compétitivité, notre qualité de vie et l'environnement.
Quant aux politiques, ils ne semblent guère inspirés par le sujet et proposent d'investir plusieurs dizaines de milliards en nouvelles infrastructures à l'horizon de...2040. Le bon sens voudrait qu'on s'enthousiasme aussi pour des solutions simples et économiques.
La technologie
À la maison, la connexion haut débit nous sert des programmes TV et des films en haute définition. C'est dix fois plus que nécessaire pour travailler efficacement à distance, avec l'entreprise. Les outils de communication se sont d'ailleurs démocratisés avec l'informatique domestique, avant de séduire les professionnels avec des coûts devenus dérisoires. Ainsi, Skype est la référence pour la téléconférence, TeamViewer pour effectuer des démonstrations via écrans interposés, Dropbox pour partager de fichiers, et l'on ne compte plus les applications dans le «nuage». Au niveau de la sécurité des données, cela ne s'avère pas plus risqué dès lors que les sociétés offrent déjà un point d'entrée via l'Internet et que l'on peut de toute façon sortir des informations via l'imprimante, des clés USB et autres CD-ROM.
Ronger le frein au changement
Mais nul doute que les présentéistes, fanatiques du contrôle et autres conformistes mèneront la vie dure à cette idée. Parmi les détracteurs, on évoque le risque d'une rupture sociale et la crainte de voir s'effriter les frontières entre vie privée et professionnelle. Mais faisons preuve d'un semblant d'imagination et d'entreprise ! Le concept du télétravail ne devrait se limiter au périmètre de son domicile, mais s'étendre dans un rayon atteignable en une dizaine de minutes, autour de la zone d'habitation. On observe d'ailleurs une nouvelle tendance pour des espaces de coworking: d'abord conçus pour les indépendants, ils pourraient bientôt séduire aussi les salariés. Les gains réalisés par l'économie privée et publique contribueront-ils un jour à leur financement ?
Pour le cadre ou l'employé, l'encouragement au travail à distance ne devrait pas être reçu comme une assignation à résidence, mais comme un gage de confiance et de responsabilité, dans tous les cas volontaire.
Utopique, vraiment ? Je vous laisse, j'ai du télétravail sur la planche...
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.
Télétravail: vaut-il encore la peine d'aller au charbon ?