On n'a pas deux fois la chance de faire une bonne première impression. Tout le monde connaît la formule, mais comment alors expliquer que les visages que nous croisons sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Linkedin, soient si peu flatteurs, à quelques exceptions près?
Le réseau professionnel est un trombinoscope sans fin où les actualités des uns et des autres viennent s'entremêler avec des nouvelles économiques (ainsi que d'incongrus problèmes mathématiques). Cet été, mon regard s'est arrêté sur le portrait de Marie qui sortait du lot au milieu d'une galerie de bobines dans le genre «photomaton». L’image qui illustrait son profil se distinguait par une esthétique professionnelle et moderne, tout en passant pour authentique. Et ça, ce n’était pas habituel.

Marie ne va pas garder son secret longtemps: elle raconte au cours de sa dernière publication sa visite chez Headshot Pro . A la découverte de ce site, je suis captivé par un concept qui veut réinventer la photographie de portrait pour relever le niveau de nos identités numériques. Tout de go, je prends rendez-vous au studio, titillé par une curiosité un brin narcissique.
Lorsque Christophe Senehi m’ouvre sa porte, je comprends que j’ai rendez-vous avec un passionné. Cet ancien directeur informatique chez un géant du tabac a trouvé sa vocation sur le tard dans les relations humaines, et celles-ci priment à ses yeux sur la technologie. Le jeune photographe parvient facilement à me mettre à l'aise et m'explique que cette séance s'apparente à un cours de théâtre en mode accéléré: «je vais vous apprendre à être photogénique», me lance-t-il. Nous commençons donc par prendre le temps de faire connaissance autour d'un café où il m'explique les rudiments de la méthode, selon Peter Hurley , le maître new-yorkais du Headshot chez qui il est parti se former en 2014.

Christophe ne «mitraille» pas et refuse de commander un sourire: il sculpte les expressions au burin d’une connivence naissante, en cherchant à valoriser son sujet sans le travestir. Après deux heures de shooting, nous passerons en revue 150 prises de vue au cours d'un processus méthodique. Je repartirai au finish avec quatre clichés qui auront obtenu la note maximale et ma satisfaction (un véritable tour de force, car comme la plupart d’entre-nous j'ai la propension à rejeter ma propre image).

Alors que chacun tend à devenir un média sur les réseaux sociaux et prend progressivement conscience de sa réputation en ligne, l’investissement dans une série de headshots me paraît aujourd’hui plus indiqué que nos selfies du dimanche.

Matériel utilisé: boitier Canon 5DS-R (50 millions de pixels), objectif EF 100mm macro, éclairage Wescott modèle Peter Hurley 4-Light Flex Kit.

Autoportrait de Christophe Senehi, photographe spécialisé dans le headshot.
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Le headshot: la photo de portrait réinventée pour Linkedin