Passer d'aventurier à prisonnier du petit écran!
Depuis des années, les émissions de télé-réalité sont devenues le principal vecteur de divertissement des grandes chaînes de télévision. La consommation de candidats, matière première du succès, finit par laisser des traces d'hémoglobine.
Des candidats se plaignant dans les médias de ne pas avoir été soignés dans des émissions d'enfermement, il y en a eu plusieurs. Beaucoup n'ont pas bénéficié d'un suivi psychologique après l'émission, et l'addition est malheureusement très salée avec des déprimes à répétition et de tragiques passages à l'acte.
Comme le dit Philippe Bartherotte, journaliste repenti impliqué dans la production de ces émissions, dans son excellent livre "La tentation d'une île": "Les candidats ont bien sûr l'impression d'agir de leur plein gré, c'est le principe même de la manipulation."
La mécanique de ces émissions permet de conditionner totalement ces participants castés pour leur naïveté. On peut aussi compter d'autres victimes, les prisonniers indirects que sont les techniciens, journalistes ou encore animateurs qui n'osent se rebeller contre la machine qui les entretient.
Ces contenus scénarisés à l'extrême impliquent de nouveaux otages des médias dont le sort final n'intéresse plus grand monde après utilisation.
En quête de célébrité ou de liquidités, certains ont perdu leurs valeurs et surtout leur équilibre reptilien. Exténués, bourrés, ils en deviennent d'autant plus vulnérables, que ce soit devant ou derrière les caméras.
Ce feu follet en vaut-il vraiment la chandelle? Evidemment! Les producteurs nous proposeront bientôt un casting pour participer à "Déprime Star"...