L’action politique est régulièrement recadrée par son contexte économique et financier. En dépit des promesses, la rigueur budgétaire exigée de nos jours paralyse toute ambition politique. Nous l’avons vu lors des élections grecques de 2015 où un nouveau gouvernement élu devient vite impuissant. Plus récemment, en Suisse la peur d’une hausse des prix et de perte de compétitivité a fait échouer l’initiative sur l’économie verte. Mais de quoi parle-t-on vraiment quand on regarde un prix ?
Le prix n’est pas un étalon de mesure . Il fluctue sans cesse du fait de l’inflation, de la déflation ou des taux de change. Soit l’inverse d’un étalon. Comment construire une maison avec un étalon qui se raccourcirait ou s’alongerait ?
Le prix n’est pas un comparateur juste. En effet les externalités négatives environnementales (carbone, pollution…) et sociales (chômage, santé …) ne sont pas intégrées au prix d’un bien de consommation. C’est la différence entre le prix visible ( Infrarouge RTS1 e xplication à la 44mn ) et le prix supporté par la communauté.
Le prix en devise n’est pas réel. La devise elle-même n’a plus aucune référence tangible depuis la fin de la convertibilité Or et n’est même plus matérialisée. Le prix ne représente plus qu’ un nombre dans un ordinateur ou un téléphone.
Cette confiance en une étiquette ou en un relevé bancaire devrait être ébranlée avec la compréhension que probablement jamais, aucun pays ne remboursera ses dettes. La gestion à court terme de nos politiciens, accumulant les dettes, mène au paradoxe que, d’instrument de pouvoir, la monnaie est devenue constat d’impuissance . Alors que le roi ou l’empereur battait monnaie à son effigie, dorénavant notre système essaye de relancer, sans succès, l’économie à coup de quantitative easing. Complément du paradoxe : la monnaie ne repose sur « rien » pourtant c’est elle qui détermine tout. Bouleversons ce « rien » pour le rendre utile et constructif plutôt que superficiel et destructeur.
Un système monétaire et financier " vertueux " au service du développement, et non l’inverse !
Actuellement à Genève se déroule des conférences ( Ashoka , Impact Hub & UNDP ) sur les liens entre la finance, l’Impact Investing et les SDG ( Sustainable Development Goals ). Aussi Symbiotics montre comment ses fonds (en Microfinance) participent à ces SDG.
Si les gouvernements ont trop de dettes pour agir, n’est ce pas aux investisseurs et aux entrepreneurs de trouver des solutions d’avenir ? En effet nous avons atteint une pollution insupportable, une destruction de la biodiversité intolérable et une évolution économique inacceptable qui épuise la terre et les hommes.
Nous devrions avoir un système de dette publique principalement constructif qui viendrait soutenir des dépenses d’avenir et de transition et non viser la prochaine élection. La politique peut donner une direction claire aux investisseurs et les motiver.
Nous devrions avoir un système monétaire qui récompense au lieu de punir. Il faut éviter une confiscation des biens communs par le prix mais bien donner accès à une monnaie qui permettrait de consommer et produire mieux, dans le respect de nos ressources naturelles. Consommer un bien biodégradable ne signifie pas consommer moins ou plus cher mais être responsable.
De nombreuses initiatives existent déjà. Au lieu de se demander ce que l’Etat peut faire, nous pouvons nous engager à résoudre les problèmes. Là, l’Impact Investing, la MicroFinance, les Social Bonds, les monnaies locales électroniques et traçables, la consommation durable, prennent tout leur sens. En tant qu’individu ce n’est plus Faire pour Avoir puis Être, mais bien Faire selon sa raison d’Être. Ce n’est plus courir après sa vie dans l’espoir qu’un jour prochain on arrivera à « s’acheter » un peu de bonheur, mais c’est dès aujourd’hui trouver sa raison d’être et s’y employer. Demain est déjà trop tard si nous continuons sur cette voie. Pour A.Camus "N'attendez pas le jugement dernier - il a lieu tous les jours" et "Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène ? "
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Paradoxe politique: de la monnaie à trop de dette, mais pour aller où?