Credit Suisse a réalisé des bénéfices inattendus à hauteur de 41 millions de francs suisses, alors que le consensus de marché prévoyait une perte de 150 millions. Néanmoins, l’action a commencé la séance avec une baisse de 3% et a continué à chuter tout au long de celle-ci. Le gain est principalement attribuable à sa banque d’investissement, aidée par une augmentation des volumes des transactions obligataires s’étendant à l’ensemble du secteur. Le deuxième groupe bancaire helvétique a également bénéficié de la vente ponctuelle de propriétés à hauteur de 346 millions à sa division Swiss Universal Bank.
Les déceptions du marché sont en grande partie imputables au faible revenu sur les marchés actions et aux baisses de marges observées dans la banque privée. En effet, les événements politiques et les incertitudes qui en découlent ont contribué à réduire le degré de tolérance au risque des investisseurs. Ce contexte d’incertitude politique persistera l’an prochain avec notamment le referendum italien, l’élection présidentielle en France et les négociations de sortie du Royaume-Uni, ce qui forcera probablement les banques centrales à garder les taux bas. Il s’agit néanmoins de facteurs macroéconomiques défavorables à tout le secteur bancaire, et sur lequel Credit Suisse n’a que très peu d’influence.
Par ailleurs, la contraction de la marge constatée au niveau de son activité principale, à savoir la gestion de patrimoine, est préoccupante. Cependant, tout comme au deuxième trimestre, Credit Suisse, sous la direction de Tidjane Thiam, a continué à mettre en place sa stratégie, qui avec le temps, permettra d’inverser positivement la profitabilité du groupe. En effet, la banque zurichoise dépasse les prévisions en réduction de coût avec 1,46 milliard d’épargne depuis le début d’année, comparé au 1,4 milliard ciblé pour l’année entière. Elle a aussi réduit les effectifs de 5400 postes sur les 6000 prévus pour 2016.
L’apport net de nouveaux capitaux a atteint 30,9 milliards au cours des 9 premiers mois de l’année, soit 40 % de plus par rapport à 2015. Deux tiers de ces afflux d’argent proviennent des marchés émergents, un marché clé sur lequel la banque met la priorité.
Finalement le plus rassurant est que même sans l’introduction en bourse de la Swiss Universal Bank, Credit Suisse a réussi à réduire considérablement son exposition aux produits risqués en augmentant un ratio de fonds propres de base Catégorie 1 à 12 %, par rapport au 11,8 % du trimestre précédent et au 10,8 % du troisième trimestre de 2015. Le ratio de levier financier a également augmenté, allant de 2,8 % l’année passée et 3,3 % au deuxième trimestre à 3,4 % à ce jour.
L’action de Credit Suisse a en fin de compte terminé la séance boursière à plus de 6% en baisse, ce qui semble sévère. Cela dit, le cours a rebondi de plus de 40 % depuis juillet et certaines prises de profit sont logiques dans un contexte non propice au secteur bancaire.
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La stratégie de redressement de Credit Suisse continue sur sa lancée