BMW, Daimler, Porsche, VW – piège ou opportunité?
Le secteur automobile européen Stoxx Europe 600 Auto & Parts, est en baisse de plus de 20% depuis le sommet de janvier et sous-performe l’ensemble du marché (Stoxx Europe 600) de plus de 10%. Le secteur, déjà « mal aimé » depuis le scandale du Diesel, en reprend une couche avec les craintes de surtaxe sur les exportations aux Etats-Unis.
Conflit EU/US
L'UE perçoit actuellement un droit de 10% sur les voitures américaines, alors que les Etats-Unis ne prélèvent que 2,5% sur les autos en provenance de l'UE. Il paraît donc cohérent que Trump veuille renégocier ces tarifs. Cependant l’Union Européenne a également des arguments à faire valoir. Selon la commission européenne, les constructeurs européens produisent 2,9 millions d’autos aux US, soit environ 26% de la production américaine, soutenant 120 000 emplois manufacturiers américains et 420 000 emplois de concessionnaires. 60% des véhicules européens fabriqués aux Etats-Unis sont exportés, contribuant ainsi à la balance commerciale du pays.
Trump a récemment jugé insuffisante la proposition de l’UE d’éliminer les taxes entre les deux pays. Ce dernier envisage d’instaurer une taxe de 25%, ce qui impacterait particulièrement les constructeurs allemands. Les Etats-Unis représentent environ 20% des ventes de Porsche, 15% pour BMW, 12% pour Daimler et Audi (appartenant à VW), 5% pour la marque VW.
Le marché anticipe le pire
Tout n’est pas rose dans le secteur. Alors que les ventes d’automobiles plafonnent dans les pays développés, le secteur souffre également de la volatilité sur le marché des changes (Yuan, Rouble) et de la hausse du prix des matières premières. Toutefois c’est compensé par la croissance soutenue de la demande dans les pays émergents, notamment au Brésil, en Russie et à moindre mesure en Chine.
Le secteur automobile européen est valorisé à une décote de 40% par rapport à sa moyenne à long terme avec un P/E moyen sur 1 an à 6.3 fois les bénéfices comparé à 10 fois en moyenne. Le gap de valorisation comparé aux autres secteurs cycliques est également au plus haut historique. Selon UBS, les constructeurs allemands ont chacun lâché entre 4 à 10 milliards de capitalisation boursière, alors que l’EBIT généré par le marché américain ne dépasse pas 1.5 à 2 milliards par an. Le marché semble donc anticiper le pire.
Une résolution entre les Etats-Unis et l’UE est à prévoir dans les prochaines semaines. Le rendement/risque autour de l’évènement semble favorable.