Pourquoi je n’ai pas (encore) vendu Nikola
Pourquoi je n’ai pas (encore) vendu Nikola
Nikola a récemment fait les gros titres de la presse financière. Et pour cause: selon le cabinet Hindenburg Research, le constructeur de camions «zéro émission» ne serait qu’une «vaste fraude complexe» reposant sur les mensonges de son fondateur Trevor Milton.
«Les gens ont deux cerveaux»
Malgré le scandale, j’ai choisi de ne pas vendre mes titres. La raison est aussi simple qu’intuitive. Bien qu’il ne soit plus impliqué dans la direction de Nikola, Milton reste son plus grand actionnaire. Sa participation vaudrait environ 2,7 milliards de dollars.
On touche ici du doigt un problème récurrent. Combien de conseillers proposent des placements qu’ils ne suivent pas eux-mêmes? D’après les experts de la gestion d’actifs de Morningstar, 47% des managers de fonds ne possèdent aucune part dans leur propre fonds. Autrement dit, un fonds sur deux n’est pas assez bien pour les individus qui le gèrent, mais cela ne les empêche pas de vous le vendre. Or, comme le rappelle l’écrivain Nassim Taleb, «les gens ont deux cerveaux: un quand ils risquent leur peau, et l’autre quand ils ne le font pas».
Plus simplement, lorsque le capitaine est à bord du bateau, il est tout autant dans son intérêt que dans celui de ses passagers qu’il ne coule pas. Plutôt que de se reposer sur des milliers de pages de réglementation, les marchés devraient appliquer la loi du talion «œil pour œil, dent pour dent», à ce jour le «meilleur outil de risk managament jamais créé».