Un hors-série au titre anglais pour une chronique habituée au latin, ça en jette, non ?… A ma décharge, je pourrais vous dire que ça fait du sens : le sujet est américain, la chanson évoque le mois de septembre (première phrase – et la seule que tout le monde est capable de chanter en boîte de nuit:« it was the third of september »), mais de toute façon, je pourrais trouver n’importe quoi, dans la communication, on trouve toujours un argument pour rendre les choses évidentes, cohérentes. Eh oui, m’sieur dame, la publicité, c’est un art.
Bref, trêve de considérations linguistiques, nous sommes (encore) le 11 septembre. Un jour comme les autres. Ou qui l’est redevenu. Je ne vais pas vous faire l’article (enfin si, puisque je l’écris) : si vous lisez Bilan, vous deviez en tous les cas être majeur en 2001 (ou alors vous visez une place parmi les 300 plus riches dans une dizaine d’années et vous avez bien raison de lire le titre « référence des leaders en Suisse romande »…(pardon, déformation professionnelle)). Le 11 septembre 2001, nous étions tous quelque part et juste après, devant notre télévision.
Le 11 septembre, certains tremblaient, d’autres pleuraient, d’autres encore essayaient de comprendre, la plupart tentaient simplement d’admettre ce à quoi ils assistaient : l’effondrement d’une perception, l’anéantissement de certitudes. Il allait y avoir un « avant » et un « après », on nous le disait comme une promesse, comme si après cela, le monde que nous avions connu allait forcément se diriger vers une prise de conscience. Laquelle ? Vulnérable jusque dans son architecture, notre culture occidentale ne dominait pas le monde. Elle avait jusqu’ici réussi à se convaincre qu’il y avait « nous-et-les autres » et quelques autres avaient décidé de se manifester violemment. Nous n’allions JAMAIS oublier.
Nous voici 12 ans plus tard : une nanoseconde tout au plus à l’échelle de l’Histoire, et pourtant. De la même façon ou presque (j’aime la caricature, ça rend les exemples plus criants de vérité) que les jeunes d’aujourd’hui – ceux du 20 heures de TF1 en tous les cas – sont incapables de situer la deuxième guerre mondiale et n’ont de toute façon pas connu ce 11 septembre-là, 12 ans plus tard, rien n’a changé.
Si les gens n’ont pas oublié, les réseaux sociaux ont à peine frétillé sur la thématique, privilégiant la sortie du dernier iPhone et sa polémique sécuritaire. Il y a 12 ans, la surveillance du monde semblait la seule assurance contre un nouveau 11 septembre. Aujourd’hui, on la fustige : quid des libertés individuelles ? Comme disait Desproges : « L’ennemi est bête : il croit que l’ennemi, c’est nous, alors que c’est lui ! ».
Je me suis connectée ce matin plus solennellement que d’habitude, certaine que j’allais voir surgir hommages et recueillement digitaux. Pourtant, comme tous les jours, les promotions digitales ont gardé le rythme de leur plan média, les statuts celui des préoccupations du jour, ce qui tend à indiquer que la vie a pris le dessus et que LE 11 septembre est, pour la plupart, redevenu le 11 septembre.
Tiens, il me reste encore un « In memoriam » dans mon tiroir. Je vous l’offre : joyeux anniversaire.
* papa était une pierre roulante
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Papa was a rolling stone*