Vidéo Story
Le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne fête les 40 ans de l'art vidéo. Découvrez tout l'agenda.
L’art vidéo aurait donc 40 ans ? Du moins vu de Lausanne où le Musée cantonal des beaux-arts en acquérant Limite E de Jean Otth en 1973 – à qui le Mamco genevois vient de consacrer une rétrospective – devient l’une des premières institutions suisses à faire entrer l’image en mouvement dans ses collections.
Pour l’histoire de l’art en revanche, l’art vidéo naît dix ans auparavant. En 1963, Nam June Paik présente à la galerie Parnass de Wuppertal une œuvre constituée de téléviseurs. Ce qui fait de l’artiste coréen le pionnier dans l’expression cathodique de son rapport au monde.
A Lausanne, l’anniversaire veut ainsi montrer le rôle précurseur du musée vaudois. Et profiter de brosser quatre décennies d’achat d’œuvres sur support magnétique pour en décrire l’histoire récente.
De fait, il y a quelque chose de l’archéologie contemporaine à visionner cet ensemble de 24 œuvres prêtées par le Moma de New York, le Centre Georges-Pompidou de Paris et les musées de Berne, Bâle et Genève.
Les premières vidéos de Paik possèdent ce grain analogique qui renvoie le spectateur aux prémices d’un art qui va connaître des fortunes diverses et surtout un nombre incalculable de variétés. Contrairement à la peinture ou à la sculpture chez qui la modernité reste une histoire de fond, l’évolution de la vidéo est également jugée à l’aune de son degré de technicité.
Vidéo en circuit fermé (Dan Graham), utopie de la télévision comme canal de diffusion artistique (Gerry Schum), intimité fantastique (Emmanuelle Antille), contes oniriques (Eija-Liisa Ahtila), performance film (Kim Sooja), la vidéo adopte toutes les formes.
Mais qu’elle date d’hier ou d’aujourd’hui elle reste un médium qui possède sa propre temporalité (celle de la projection) et son propre espace (celui de l’écran).
Image numérique en haute définition ou tournée à partir d’un smartphone, film de quatre heures ou de trente secondes, narration cinématographique ou séquences mises en boucle, l’exposition « Making Space » cherche ainsi à montrer comment ce véhicule à imaginaire permet au voyageur immobile de s’affranchir des frontières, qu’elles soient mentales ou politiques.
Elle est aussi l’une des rares occasions de voir autant de films réunis en exposition collective. Relativement peu présente sur le marché de l’art, la vidéo reste soumise à l’obsolescence programmée de son support – qui possède encore un lecteur VHS ? – à sa fragilité – la durée de vie d’un DVD n’est pas éternelle – et au fait que ses collectionneurs forment un cercle très fermé.
A l’heure de l’autofilmage frénétique motivé par internet et les réseaux sociaux, elle n’a pourtant jamais été autant populaire.
« Making Space – 40 ans d’art vidéo » jusqu’au 5 janvier 2014, Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, www.mcba.ch
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