Se créer une singularité à tout prix
Trouver sa singularité, c’est la priorité absolue des marques de luxe aujourd’hui. - Noyées dans le flot continu du web, elles cherchent la singularité comme antidote à la globalisation. Si la mode montre l’exemple en exploitant les pistes du sur-mesure, de la collaboration avec des labels indépendants, d’une production éthique et responsable, la mise en avant du story-living ou la réappropriation du vintage, d’autres secteurs comme l’horlogerie s’y mettent aujourd’hui.
La guerre de la singularité fait rage. Aujourd’hui, chaque horloger tente de protéger ses créations sur de nombreux plans. Plusieurs buts sont recherchés: se prémunir contre les contrefaçons, qui nécessitent l’enregistrement de la marque et du design de la montre dans les pays à risques, et se protéger des concurrents. « Ne pas vouloir copier un design m’a déjà coûté des contrats » affirme Emmanuel Gueit, designer horloger indépendant. Pourtant, dans l’horlogerie, la notion de copyright est pour ainsi dire absente. La loi sur les droits d’auteur ne prend que rarement en compte les œuvres produites industriellement, et les horlogers s’arment d’autres textes de loi pour garder la main sur leurs créations, à savoir la loi sur la protection des marques et la loi sur les designs.