REGARD
« On ne réalise pleinement les choses qu’après les avoir vécues. Avant la finale, tout ce qui compte est de gérer la pression. On veut gagner pour soi, pour l’équipe, pour la Suisse, pour tout le monde. La concentration sur l’objectif est totale. On n’apprécie pas le moment. Et puis un jour, plus tard, on se rend compte de tout ce que l’on a appris, de ce que l’on a traversé. Voilà neuf ans que je suis capitaine, et je pensais que cela ne m’avait pas changé. Mais j’ai récemment revu une vieille interview de moi et j’ai réalisé à quel point je suis différent. Dans dix ans, peut-être que je serai fier de tout cela, de cette finale. Que j’apprécierai vraiment toutes les émotions à travers lesquelles je serai passé. Mais pas maintenant. Pas encore. »
Séverin Lüthi
A force de travail et de patience, Séverin Lüthi, capitaine de l’équipe de Suisse de Coupe Davis, est parvenu à son but: mener nos tennismen en finale, ce qui ne leur est plus arrivé depuis 1992. Discret par nature, cet originaire du Mittelland bernois est sorti peu à peu de l’ombre, passant d’une modeste carrière personnelle au rang d’entraîneur de l’équipe féminine de Fed Cup.
Après avoir remplacé Marc Rosset en tant que capitaine de l’équipe nationale en 2005 et être devenu le coach attitré du grand Roger Federer, Séverin est définitivement passé dans la lumière au point d’être, au même titre que ses joueurs, courtisé par les annonceurs: il est désormais l’ambassadeur des montres Louis Erard et de Firstcaution, une assurance de garantie de loyer. Le succès du pragmatisme et de la persévérance.