Pour vivre mieux, mangez «basique»
Paul est un quinquagénaire sportif qui fait attention à son corps. Fin 2015, pris d’une crise de douleur aiguë en bas du dos, il découvre qu’il a de nombreux calculs rénaux et doit se faire opérer. Rentré chez lui, le médecin conseille à Paul de modifier son alimentation, en diminuant sa consommation de café, d’alcool et de protéines animales.
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Paul est un exemple, parmi tant d’autres, d’acidose métabolique latente (AML). L’acidité du corps se mesure à travers le PH (potentiel hydrogène). Sur une échelle de 0 (très acide) à 14 (très alcalin), le PH humain doit rester stable à 7,4 chez l’homme. L’acidose est un trouble fonctionnel et invisible; indolore pendant des années, s’il perdure, il peut déboucher sur des pathologies graves
ou handicapantes comme les calculs rénaux mais aussi l’hypertension, le diabète, la déminéralisation, les allergies et toutes les maladies en «ites»: arthrite, tendinite, entérite (inflammation de l’intestin grêle). Ces troubles ne sont pas mortels mais affectent la qualité de la vie et parfois lourdement.
«C’est un cercle vicieux»
Thomas Uhl, naturopathe en France, connaît bien la problématique de l’acidose. Pendant les semaines «détox» qu’il organise en Europe*, il aide ses stagiaires à nettoyer leur organisme et à retrouver leur équilibre acido-basique: «la plupart de nos participants arrivent chez nous en état d’acidose car ils consomment beaucoup d’excitants comme le café, le thé, l’alcool, mais aussi du chocolat. Ces excitants sont des coups de fouet pour le système nerveux, qui donnent l’impression d’être en «potentiel», en capacité de faire. On prend un café, on se sent plus actif, dès que l’effet du café est passé, on en prend un autre… C’est un cercle vicieux. Et on sollicite l’organisme toujours davantage, sans puiser dans sa vraie vitalité.»
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Les aliments acidifiants (voir leur liste dans l’encadré ci-contre) sont connus pour activer le système nerveux orthosympathique, responsable de nombreuses activités inconscientes comme le rythme cardiaque ou le stress. A l’opposé, les aliments alcalins ou basiques activent le système parasympathique qui, lui, favorise la détente, la digestion, la récupération. «L’idée est de garder l’équilibre entre ces deux systèmes, explique encore Thomas Uhl.
Si on ne vit qu’en mangeant des aliments basiques, activant le «parasympathique», on devient un légume. Mais si on ne consomme que des aliments acidifiants qui excitent le système orthosympathique, on est en stress physique continu, c’est la voie directe vers les maladies inflammatoires. La vraie vitalité réside dans l’alternance d’action (ortho) et de détente (para).»
Pour garder l’équilibre acido-basique, il faut non seulement consommer tous les types d’aliments mais aussi pratiquer une activité physique régulière et bien dormir. Car l’insomnie et le manque de sport contribuent aussi à l’acidification du corps.
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* Thomas Uhl sera pour la première fois en Suisse du 05 au 11 novembre pour une semaine «détox» en Valais. Infos: montagne-alternative.com