Les personnalités de l'année
Pour la sixième année consécutive, la rédaction du hors-série Bilan Luxe a décidé d’honorer les personnalités masculines et féminines dont la réussite professionnelle a marqué l’actualité 2018 en Suisse. Quatre catégories d’activité ont délimité nos choix : la philanthropie, la science, le sport et l’économie. Fabrice Delaye - Mark van Huisseling - Myret Zaki -

Marina Mahler
On pourrait dire, à propos de Marina Mahler, qu’on ne naît pas petit-fille de Gustav Mahler, on le devient. Ou qu’elle met des valeurs en musique autant qu’elle met la musique en valeur. Myret Zaki
La philanthrope et mélomane humaniste a progressivement découvert l’héritage très fort qui la lie, au-delà des liens du sang, à ce grand-père célèbre. « A propos de mon choix d’être philanthrope, mon seul regret est que j’aurais dû le faire bien avant, et bien plus. » Depuis qu’elle a embrassé cette mission, elle se consacre à faire vivre la mémoire du compositeur et chef d’orchestre né dans l’Empire d’Autriche (aujourd’hui République tchèque), au travers de la Fondation Mahler qu’elle a fondé et préside. Fille d’Anna Mahler, artiste et sculptrice, et d’Anatole Fistoulari, un Russe blanc vivant à Londres et « chef d’orchestre prodige », Marina Mahler est une pure cosmopolite. Sa langue principale est l’anglais, suivi du français et ensuite seulement de l’allemand. Elle partage sa vie entre Monaco, Londres et l’Italie. Née en Angleterre, elle a migré en Californie à 7 ans quand sa mère a décidé de se séparer de son père. A Los Angeles, elle retrouve sa grand-mère maternelle. Le choc du changement n’est pas anodin, surtout lorsqu’elle entre dans une pension, située dans la campagne, pour jeunes filles et jeunes garçons. Mais elle y aimera plus que tout la proximité de la nature, des arbres, même si sa mère lui manque. Son père, Marina ne le reverra qu’à l’âge de 18 ans. Elle a alors oublié le russe appris dans l’enfance. « J’étais fâchée contre lui car il n’avait pas cherché à me voir, mais il a dit: Darling, I coudn’t. Rien de plus. Cela a suffi à m’attendrir ».