Les montres à l’heure de la seconde main
Et si les garde-temps étaient transmis et vendus de personne à personne plutôt que de génération en génération? Le marché des montres de seconde main se développe de plus en plus. La preuve avec Watchbox, nouveau venu à Neuchâtel.

«Nous avons pour 70 millons de francs de montres dans notre inventaire», affirme Patrik Hoffmann, vice-président de WatchBox Switzerland. L’entreprise a créé une sorte de plateforme permettant aux personnes de vendre ou acheter des montres de seconde main. Plusieurs gammes de prix sont présentes. Il y a autant des modèles d’ Oris que des Omega , Patek Philippe , Rolex ou Ulysse Nardin .
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Ce marché d’occasion reste encore trop peu exploité pour Geoffroy Ader, expert en montres de collection et spécialiste des enchères. Le but n’est pas forcément d’acheter d’occasion pour acheter moins cher, mais bien de se faire plaisir. «Ce qui compte, ce n’est pas le prix mais la valeur», insiste Geoffroy Ader.
D’une manière générale, il décrit un système de vente dans lequel les horlogers n’ont pas totalement compris les besoins des clients. Disponibilité rapide, dialogue immédiat ou encore storytelling sont autant d’éléments qui donnent envie d’acheter. «Les gens qui veulent une montre ne veulent pas forcément attendre six mois», renchérit Mike Manjos, chief revenue officer au sein de WatchBox.
L’entreprise cherche à faire le pont entre les acheteurs et les vendeurs, et ce afin de concurrencer le marché gris. Patrik Hoffmann espère pouvoir gagner la confiance des amateurs d’horlogerie en vendant ses pièces.
La quantité compte
Au contraire d’une manufacture qui vend directement son produit et se fixe une marge, WatchBox doit jouer sur les volumes. D’où l’intérêt d’avoir de nombreux modèles à proposer. En tout, ce sont 45’000 transactions qui ont eu lieu au cours des deux dernières années.
Si Patek Philippe et Rolex sont pour certains les deux marques réputées les plus en avance sur le marché via internet, elle ne représentent de loin pas l’entier du stock. «Rolex représente moins de 20% de nos ventes en 2018», précise le vice-président.
En ce qui concerne la qualité, les membres de l’équipe s’assurent que la montre soit en bon état. Susanne Hurni, la vice-présidente du marketing, détaille le procédé. «Nous demandons au vendeur des photos» explique-t-elle avant d’ajouter: «par exemple pour des bracelets en acier, on peut voir l’usure à la manière dont tombent les mailles sur certains modèles». L’important est d’être rigoureux. Les clients en confiance ont ainsi plus de chances de revenir par la suite.
Quant à la manière d’acquérir les montres, il s’agit véritablement d’une chasse aux trésors. «Il y a des montres dont les gens ne se sépareront jamais», assure Patrik Hoffmann. Geoffroy Ader ajoute: «les montres sont des objets personnels. Très personnels...».
Le vice-président de WatchBox ne s’en formalise pas: «Il y a aussi des personnes qui ne voudront jamais acheter de montre d’occasion comme ils ne voudront jamais acheter une voiture d’occasion. Ce n’est pas grave puisque ce ne sont pas les clients que nous visons».
La comparaison avec le marché des voitures, Geoffroy Ader l’a aussi faite à plusieurs reprises. Au niveau de la reprise notamment. «Lorsque vous achetez une automobile de luxe, ie garagiste vous la reprend d’occasion en vous offrant un service unique, celui de vous fidéliser avec la marque »».
Pour trouver les montres à revendre. L’équipe de WatchBox possède une liste de garde-temps désirés. Pour déterminer les prix, WatchBox a développé un algorithme, qui se muscle à mesure que le nombre de transaction grandit.
Ancrage neuchâtelois
WatchBox a ouvert sa filiale helvétique. Les bureaux situés à Neuchâtel, au bord du lac, sont les derniers en date pour le groupe qui compte également des locaux à Hong Kong, Singapour ou encore en Pennsylvanie. Ces différents point font office de liens entre les marchés du monde entier. Une montre présente en Chine peut rapidement être envoyée à Zurich.
Si c’est Neuchâtel qui a été choisie, c’est surtout pour une logique communicationnelle. «Le story-telling est important» répètent les employés de WatchBox, tant du côté marketing qu’opérationnel.
La présence de nombreuses marques et acteurs du monde horloger permettent à l’entreprise nouvellement installée d’employer son studio. Elle va ainsi raconter les histoires des garde-temps et de leurs fabricants. A terme, des villes comme Genève ou Zurich font de l’oeil à WatchBox, qui n’exclut pas d’y implanter des représentants à l’avenir.
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