Les leçons en leadership d’un ancien marine
Enfant, Jim Mattis voulait vivre au grand air, en compagnie de gens aventureux. Devenu adulte, il a réalisé son rêve en rejoignant l’école des cadets du Corps des marines. Récit de sa carrière bien remplie.
Jim Mattis a consacré sa vie à pratiquer l’art de la guerre. Cet ancien général des marines et ex-secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis durant la présidence de Donald Trump a en effet servi sous le drapeau nord-américain durant plus de quatre décennies. Il en a tiré plusieurs enseignements. «Les marines m’ont appris les principes de base du leadership, résumés en anglais par les trois C: competence, care, conviction. La compétence, l’attention et la conviction. La compétence, d’abord. Elle signifie que les meilleurs dirigeants sont ceux qui excellent dans leur travail. Analysez-vous. Identifiez vos faiblesses. Puis entraînez-vous. Bien sûr, il vous arrivera de vous planter. N’en faites pas une affaire.»
Jim Mattis rappelle que l’erreur est inhérente à toute activité humaine. L’individu doit apprendre à composer avec elle. «Au cours de ma carrière, chaque fois que j’ai fait une erreur, les marines m’ont promu.» Reste qu’apprendre des faux pas des autres est plus intelligent que «d’envoyer ses propres gars au casse-pipe». Un leader digne de ce nom consacre par conséquent beaucoup de temps à la lecture. «Si vous n’avez pas lu des centaines de livres, vous êtes fonctionnellement analphabète et vous serez incompétent, car vos expériences personnelles ne sont pas assez vastes pour vous soutenir.» Chez les marines, une longue liste de lecture est assignée à toute personne qui monte en grade: ces livres donnent une profondeur historique qui éclaire le chemin à suivre.
Le deuxième principe, l’attention, rappelle que le leader n’a qu’une seule bataille à gagner: celle du cœur de ses troupes. «Gagnez leur cœur et elles gagneront les combats.» Attention cependant à ne jamais tomber dans le favoritisme. «Vous n’êtes pas leur ami. Vous êtes leur coach et leur commandant, celui qui récompense les qualités essentielles à la victoire sur le champ de bataille.»
La conviction, enfin, consiste à énoncer des règles claires. «Vos pairs sont les premiers à savoir ce que vous défendez et, plus important, ce que vous ne défendrez pas.» Reste qu’un général ne contrôle pas tous les mouvements de ses commandants sur le terrain. Comment s’assurer que ses intentions sont exécutées? En utilisant le concept «command and feedback». «Après l’annonce des règles, il faut susciter l’initiative de ses troupes. Lorsque les inévitables obstacles ou défis se présentent, si vous disposez de bonnes boucles de rétroaction et d’indicateurs pertinents, les problèmes remonteront jusqu’à vous.»