Le polo, une affaire de familles
En Argentine, le polo est l’ascenseur social de véritables dynasties familiales. Pour assouvir leur passion, elles transforment en business le loisir de leurs ancêtres. Reportage.

Treize à treize alors que la fin de la dernière période réglementaire approche. Debout, les 15 000 spectateurs de la 124 e finale de l’Open d’Argentine de polo piaffent. Drapeaux, klaxons, clubs de supporters… on est très loin de l’ambiance robes de cocktail et flûtes de champagne sur le bord des terrains de Palm Beach en Floride ou de Cowdray Park près de Londres. Dans la « cathédrale » de Palermo, stade du centre-ville de Buenos Aires, le polo ressemble au culte païen des grandes rencontres de football. Pour donner la mesure de l’engouement des Argentins, l’homme d’affaires genevois Pierre Genecand, qui est parmi les spectateurs, souligne qu’« il y a plus de terrains de polo autour de Buenos Aires que de courts de tennis ! »