La fripe, c’est chic
Porté par un effet de mode et le souci croissant de la durabilité, le marché de la revente dans le luxe - enregistre une croissance à deux chiffres. Quand l’économie circulaire devient une tendance sexy. Par Mary Vakaridis et Julie Müller
«Le vintage, c’est Greta Thunberg qui rencontre Narcisse. L’essor du second hand reflète une lassitude des vêtements qui exhibent leur logo et leur prix. Le luxe façon footballeur, c’est fini. Le consommateur revendique aujourd’hui un esprit d’amateur de rareté, fier de dénicher la pépite dans un amas de vêtements et d’accessoires déjà utilisés. Le tout baignant dans un souci d’éthique et de durabilité.» Consultant en mode, Stéphane Bonvin observe que l’on préfère maintenant souvent un vêtement, une montre ou une voiture qui présente une patine, à la nouveauté clinquante d’un article sorti d’usine. «Le storytelling s’impose dans le haut de gamme. Dans la presse spécialisée, des dossiers se montent, par exemple, autour du trench que portait Alain Delon dans tel film noir des années 1970. Le message en filigrane: le Graal, c’est retrouver ce modèle.»