Jardins sur mesure: du rêve à la réalité
Comment concevoir un espace paysager qui vous ressemble? Reportage auprès des trois plus importants bureaux d’études romands.
Qui n’a pas rêvé d’un jardin à l’anglaise (comme ceux des dessins de Beatrix Potter) ou alors d’un jardin à la française, très stylisé? Pas besoin de disposer d’un grand jardin pour mettre celui-ci en valeur. Reste surtout à bien s’entourer pour éviter les déconvenues.
En Suisse romande, les trois plus importants bureaux d’études sont Gilbert Henchoz, Aude Jacquet Patry ou Marina Denogent. Lorsque ces spécialistes arrivent chez le client potentiel, celui-ci a déjà quelques idées précises de ses souhaits.
Lors de ce premier rendez-vous, beaucoup de photos sont prises des lieux. «A ce moment précis, il est important de sonder le client, de percevoir sa personnalité pour définir son profil afin d’établir son programme», observe Gilbert Henchoz, à la tête de l’entreprise éponyme, un bureau d’études fort de 32 personnes, établi depuis plus de vingt-cinq ans entre Genève, Lausanne et Archamps.
«J’essaie de voir quels sont les besoins. Les gens ont besoin de visualiser, d’où la nécessité de réaliser des esquisses», relève pour sa part Aude Jacquet Patry, à la tête de l’entreprise fondée par sa famille en 1907 (180 collaborateurs).
«J’aime observer ce qu’ils aiment, comment leur maison est décorée», observe Marina Denogent, représentante de la troisième génération (130 salariés). Et de poursuivre: «Il est difficile de faire un jardin qui soit à la fois beau en été et en hiver. C’est le genre de défis que j’aime relever. Pour ce faire, j’aime marier les fleurs, les feuillages persistants et un jeu de formes qui peuvent s’imbriquer, qui donne des perspectives. Cependant, à mon sens, un jardin doit se découvrir par étapes.»
Franck Bodenmann, dessinateur de talent et associé à Gilbert Henchoz, insiste pour connaître les désirs des clients: «Veulent-ils une cour d’entrée plus fonctionnelle? Une belle terrasse qui soit dans la continuité du salon? Une piscine sécurisée pour les enfants?»
Son associé, fondateur de cet important bureau indépendant des entreprises de jardinage et des pépinières, insiste sur «la révolution que ce secteur est en train de vivre avec l’arrivée du design dans le jardin. Nos clients veulent un jardin plaisir, pas un jardin contrainte. Ils souhaitent s’y ressourcer et donc attendent des plantes nécessitant un entretien limité.»
Tenir compte de la topographie - -
Lors d’un second rendez-vous sur place, les architectes-paysagistes effectuent des relevés très précis. «Dans un jardin, il y a souvent d’importants terrassements à effectuer pour redonner des volumes. J’essaie de trouver des idées pour en faire un lieu de promenade», raconte Marina Denogent, sise à Prangins (VD).
«Il faut tenir compte de l’exiguïté des lieux et, de plus en plus souvent, des vis-à-vis pour préserver l’intimité des usagers de la parcelle. Sans oublier le problème des éventuelles nuisances sonores, d’où la nécessité d’intégrer une paroi phonique dans la végétation», constate Gilbert Henchoz.
Sa consœur Aude Jacquet Patry tient à permettre à ses clients «de connaître rapidement le coût du projet, pour que nous développions ensemble des solutions en réponse à leurs rêves et leurs besoins, dans le respect de leur budget».
Reste que la base pour réussir un jardin sera la qualité de la matière première, soit la terre végétale. «Fréquemment, nous nous retrouvons avec de la terre glaiseuse, laquelle a comme inconvénient de retenir l’eau. Dès lors, les racines pourrissent dans l’eau stagnante. D’où l’importance de retirer sur une certaine épaisseur la mauvaise terre et de mettre en place un bon drainage», rappelle Marina Denogent.
Autre aspect important: le volet légal. «Si l’on prend le cas de Genève, par exemple, la protection du patrimoine arboré est gérée par l’Etat. La législation remonte aux années 1960. Tous les végétaux ligneux sont protégés. Ce qui occasionne de nombreuses demandes et contraintes: soit replanter sur la même parcelle, soit verser un certain montant sur un fonds compensatoire», explique Franck Bodenmann.
Appel d’offres ou pas? - -
Reste enfin la phase de réalisation du chantier. A ce stade, il existe deux modèles: celui de l’appel d’offres, tel que le préconise Gilbert Henchoz, ou celui des entreprises Jacquet et Denogent, notamment, qui ensuite réalisent tout à l’interne. «Comme nous sommes indépendants des fournisseurs et entreprises, nous pouvons obtenir pour nos clients les meilleurs prix du marché pour une qualité optimale. Les différents travaux font l’objet d’un appel d’offres. Nous sommes ensuite rémunérés par le biais de nos honoraires, comme un architecte. Nous définissons un volume d’heures à un certain tarif horaire pour telle ou telle prestation», affirme Gilbert Henchoz.
A l’inverse, chez Jacquet par exemple, «nous allons tout faire nous-mêmes de A à Z. Ce qui est une grande force. Y compris la maçonnerie pour une piscine.» Même son de cloche chez Denogent: «En faisant tout à l’interne, cela permet de n’avoir qu’un seul interlocuteur. Nous avons même intégré un spécialiste des éclairages de jardins.»
Pendant la durée du chantier, un coordinateur s’assure toujours du suivi de celui-ci et des différents intervenants, y compris chez Henchoz. «Nous ne serons pas forcément moins chers que nos confrères, mais nous avons la capacité d’être plus créatifs qu’un entrepreneur paysagiste qui cherche aussi à vendre des végétaux», affirme Gilbert Henchoz. Sa consœur Marina Denogent confirme que ses aménagements de jardins portent tous sa signature: «C’est ce qui plaît à nos clients potentiels. Nous avons un style mêlant la souplesse et la structure.»
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