Balsiger et Schmitz, une relève flamboyante
L’un est Neuchâtelois, l’autre Genevois. Les cavaliers Bryan Balsiger et Edouard Schmitz vivent leur passion tout en décrochant des médailles. Rencontre croisée.
Tout part d’une passion: celle des chevaux. Pour Bryan Balsiger, 21 ans, et Edouard Schmitz, 19 ans, devenir cavalier était une évidence. «Toute ma famille est à fond dedans», glisse le Neuchâtelois. Les Balsiger possèdent des écuries à Corcelles, et c’est là que le jeune champion travaille après y avoir effectué son apprentissage.
De son côté, Edouard Schmitz a choisi d’étudier l’informatique à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il se rend dans son temps libre aux écuries du cavalier Martin Fuchs, en Thurgovie. Le Genevois vit à un rythme effréné: «Je travaille de 9 h à 1 h du matin», admet-il. C’est le prix à payer pour vivre sa passion en toute quiétude. Car à l’heure de monter en selle, le tracas laisse place à la concentration. «C’est quelqu’un qui travaille dur», observe son concurrent Bryan Balsiger. Preuve que le cheval l’apaise: «C’est durant les concours que je dors le mieux», rit Edouard Schmitz.
Edouard Schmitz et Bryan Balsiger sont au début de leur carrière. Leurs premiers tours de piste remontent à plus de dix ans. «J’ai voulu suivre l’exemple de mes parents, lance l’habitant de Corcelles. A 11-12 ans, j’ai participé à mon premier championnat européen et je n’ai plus lâché.» Le Genevois a dû davantage batailler pour obtenir le droit de monter à cheval. Sa mère, qui a subi une mauvaise chute plus jeune, craignait que son fils ne se blesse. Ce dernier a essayé plusieurs sports, mais rien n’a jamais remplacé son envie de devenir cavalier. «Elle a fini par céder. J’avais environ 9 ans», raconte-t-il.
Quand on rentre sur la piste
Depuis, il a parcouru les pistes d’Europe avec différents chevaux, jusqu’à monter Cortino il y a quatre ans. Ce cheval lui a valu plusieurs victoires et est loin d’être un simple outil. «Sur la piste, le cheval doit aussi avoir envie, affirme le cavalier. Il faut passer du temps avec lui, le respecter et, surtout, ne pas trop en demander», conseille-t-il. Une approche pragmatique qui colle bien au personnage. «Il est très calme et sûr de lui», estime Bryan Balsiger.
Le Neuchâtelois est formel: «On n’arriverait à rien sans les chevaux. Ils ont tous leur tempérament et leur caractère.» Il chevauche Clouzot depuis plusieurs années, ce qui lui a réussi en concours. «Nous avons une bonne complicité, qui ne s’est pas faite du jour au lendemain.»
Partagé entre ses écuries et celles de Saint-Blaise (NE), le jeune homme s’occupe des chevaux et aide au manège. Le sport équestre est une institution familiale chez lui, si bien que son père est son entraîneur. Un coach un peu particulier puisqu’il le connaît parfaitement. «Il me dit souvent que je veux trop faire», souffle Bryan. Ses pairs voient en lui un cavalier talentueux, mais pas que. «Il est rigolo et ne se met pas trop la pression», lance Edouard Schmitz.
L’avenir s’esquisse
La prochaine grande échéance pour les cavaliers? Le Concours international hippique (CHI) de Genève, au mois de décembre. Edouard Schmitz et Bryan Balsiger y ont déjà participé à plusieurs occasions. «Genève, c’est un peu comme à la maison», rigole le Neuchâtelois. Sur le dos de Clouzot, il s’élancera sur la piste pour la quatrième fois. «Ça donne les frissons, tout ce monde...», lance-t-il rêveur. Celui qui est réellement à domicile mesure lui aussi l’importance de la course. «C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver», conclut Bryan Balsiger.