Athènes : L’art sublimé par le chaos
Comme un nouveau Berlin au climat méditerranéen, la capitale hellénique attire des artistes de Paris, Berlin et même Los Angeles. La raison: une formidable énergie créative qui repose sur le goût du désordre.


Le chaos est souvent source de vie, alors que l’ordre génère des habitudes. » Cette citation de l’historien américain Henry Adams ne pourrait mieux s’appliquer qu’à la ville d’Athènes. Faisant face depuis dix ans à la pire récession de son histoire, la Grèce commence tout juste sa convalescence. La crise de la dette a entraîné un appauvrissement général de la population et l’arrêt général des projets en cours. Revers positif de la médaille, les coûts de la vie sont au plancher et la cité regorgeant de trésors antiques est toujours aussi belle. A cela s’ajoute une propension naturelle de la population à la fête qui attire dans la capitale hellénique une multitude de créateurs venus de Paris, Berlin ou Los Angeles. « Les artistes sont les premiers à absorber ce qui se passe dans la société. La crise produit sur eux un effet très stimulant », observe Nadia Gerazouni, directrice de la galerie avant-gardiste The Breeder. Le lieu commun du moment à Athènes, c’est d’évoquer les « good vibes », les bonnes ondes qui émanent du lieu.