Anton Mosimann, le chef suisse des têtes couronnées
Ami de la famille royale d'Angleterre, le Soleurois Anton Mosimann s'est vu confier les plus grandes réceptions officielles. Encore peu connu en Suisse romande, il est considéré comme l'un des meilleurs cuisiniers du monde.
C’est le Federer de la cuisine. Ou plutôt le Stan Wawrinka, lui qui est également partenaire de Swiss Education Group , un groupe d’écoles hôtelières et culinaires en Suisse. Pourtant, le chef au nœud de papillon (il en possède pas moins de 350) n’a pas la même notoriété en Suisse que son pendant sportif, alors même que le Soleurois d’origine est une star de la cuisine dans le monde. Et plus particulièrement en Angleterre où il a été décoré en 2004 par la reine Elizabeth II Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique pour sa contribution à la gastronomie nationale.
Ami personnel de la famille royale, proche de feue Diana et de Camilla, il s’est vu confier le dîner des 50 ans du Prince Charles ou encore celui du mariage du Prince William et de Kate Middleton en 2011. Il est également connu pour être celui à qui la famille royale d’Angleterre confie ses buffets et réceptions officiels.
"Bon mais incroyablement cher"
Double Etoilé lorsqu’il officiait au Dorchester de Londres , Anton Mosimann a dirigé les brigades de cinq premiers ministres anglais, de Margaret Thatcher à David Cameron, et de leurs célèbres invités : des têtes couronnées, des hommes politiques et chefs d’Etat (de Mitterrand à Sarkozy, en passant par Clinton et Arafat) et de nombreuses personnalités du show-business. Les goûts et les exigences de chacun restent protégés par une clause de confidentialité. Il se permet juste une anecdote sur la Dame de fer : «Elle est venue me féliciter, lorsque j’ai cuisiné pour Mitterrand en me disant : "c’était bon mais incroyablement cher". »
Le chef, qui fut également cuisinier officiel pour les Jeux Olympiques de Londres, est également le directeur du prestigieux club Mosimann’s, situé dans le quartier de Westminster, qui regroupe tout le gratin de la haute société anglaise et internationale. Le restaurant, installé dans une ancienne église presbytérienne, comprend plusieurs « private rooms » sponsorisées par des entreprises telles que Lalique, Davidoff ou Jaeger-Lecoultre, que l’on peut réserver pour des dîners privés. Le Suisse dirige également un service traiteur, une académie de cuisine et est l’auteur d’une quinzaine de livres.
Tout a commencé pour le Soleurois lorsqu’il fut invité à diriger à 28 ans – après de nombreuses expériences autour du monde - les cuisines de l’Hôtel Dorchester à Londres. « Je me suis retrouvé à la tête d’une brigade de 130 personnes. » Nommé « Maître Chef de Cuisine », le restaurant devient rapidement le gastro incontournable couru de la haute société londonienne. En 1985, il obtient une seconde étoile Michelin. C’est la première fois de l’histoire que le guide octroie une telle récompense à un restaurant d’hôtel situé hors de France. Il est alors admiré par ses pairs dans le monde entier.
Un musée Mosimann
Le chef soleurois vient de signer un partenariat avec Swiss Education Group qui regroupe cinq écoles en Suisse dans la formation hôtelière et culinaire. La Culinary Arts Academy Switzerland située au Bouveret inaugurera en juin 2016 une aile de son campus pour conserver sur trois étages et exposer de manière permanente "The Mosimann Collection" qui regroupe plus de 6000 ouvrages sur la cuisine, dont le premier livre sur la gastronomie publié en 1516 pour la librairie du Vatican.
On pourra y découvrir également des recettes, des photographies, des diplômes ou encore près de 150 médailles et récompenses reçues au cours de sa brillante carrière. Seront également intégrés des tableaux de sa collection personnelle ainsi que des objets de feu Claude Nobs, un ami fidèle, à l’origine lui aussi cuisinier. En attendant, sa collection est exposée jusqu’au 14 février au musée des jouets à Bâle.
Cette toque de prestige, connue pour sa cuisine naturelle, sans beurre, ni crème, vit aujourd’hui entre Londres et Montreux. A 68 ans, celui qui apprécie particulièrement la cuisine asiatique continue d’œuvrer lors de dîners de gala à travers le monde. Ses deux fils, Mark et Philip, formés à l’Ecole Hôtelière de Lausanne , suivent sa trace et prendront bientôt la relève de leur illustre père.
Alors, pourquoi pas un jour ouvrir un établissement dans son pays d’origine pour que les Suisses découvrent enfin cette star de la gastronomie ? « Rien n'est exclu » conclut Anton Mosimann.
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