Ventes immobilières: une commission pour les informateurs
Rémunérer un particulier pour une information sur un bien prochainement mis en vente, c’est ce que propose depuis lundi le courtier m3 Real estate sur Genève. Partenaire de la startup parisienne Lok-iz, il importe un modèle digital qui prospère en France.

Désormais, savoir que son voisin va mettre en vente sa villa est plus aisément monnayable à Genève. Il suffit pour cela de se rendre sur la plateforme Lok-iz et de donner les détails de l’information. Un agent du courtier m3 , qui vient de signer un contrat exclusif avec Lok-iz sur tout le canton de Genève, contacte ensuite le propriétaire pour tenter d’obtenir le mandat.
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Si le mandat est obtenu, l’informateur recevra un virement d’au minimum 200 francs pour un appartement, 400 francs pour une maison. En cas de vente effective du bien par m3, 1800 francs de plus seront versés pour un appartement et 3600 francs pour une maison. Soit 2000 et 4000 au total.
Faciliter l’apport d’affaires
Pour Manuel Alvarez, directeur «ventes et stratégie digitale» chez m3, l’idée est de formaliser et étendre la pratique des apporteurs d’affaires: «Rémunérer un apporteur d’affaires n’est pas nouveau en soi, mais le système peut apparaître obscur et trop complexe notamment pour les particuliers. Certains ont des informations mais ne savent pas forcément à qui s’adresser, quel prix demander ou comment être payés. Sur la plateforme Lok-iz, tout est présenté de façon claire, transparente et simple, et pas besoin de contacter une agence.»
Tout nouveau en Suisse, le système rencontre un certain succès depuis son lancement il y a un an en France. Fondée par deux frère et sœur et hébergée à l’incubateur Station F en région parisienne, la startup Lok-iz affiche 300 agences partenaires et plus de 10'000 informations enregistrées en douze mois sur l’hexagone. Elle prospère sur le modèle d’affaires d’un abonnement mensuel facturé à une agence qui obtient en contrepartie l’exclusivité sur un secteur donné.
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Safir Hanafi, cofondateur, estime que sa plateforme contribue à la naissance et la structuration d’un nouveau métier d’apporteur d’affaires: «Sur Genève, comme nous l’avons fait ailleurs, nous viendrons à la rencontre des gardiens d’immeubles, commerçants et artisans -souvent bien informés- pour leur détailler la nouvelle opportunité. En France, on voit des apporteurs d’affaires sortir entre 2500 et 3000 euros par mois soit l’équivalent d’un bon salaire.»
Traitement de l’information vérifié
Conscient que le succès du modèle et la réputation de la plateforme repose sur la conversion d’une information en mandat -qui seule donne droit à rémunération- Safir Hanafi détaille un suivi très rapproché du travail du courtier: «Si une agence n’a pas traité l’information au bout de 4 heures, nous effectuons la première relance. Et au bout de 24 heures, si rien n’est fait, nous transmettons l’information à un confrère.» Une passerelle est créée entre les systèmes d’informations et base de données de la start-up de de l’agence partenaire, afin de permettre un suivi en temps réel de ce traitement.
L’entrepreneur évalue à environs 7 à 8 jours le délai entre la saisie d’une information et sa transformation en mandat éventuel. Il met en avant des taux de conversion plutôt encourageants: «Sur les courtiers performants en France, autour de 6 informations sur 10 se transforment en mandat. Il est crucial pour nous de bien choisir nos partenaires parce que l’exploitation du lead est la clé de la satisfaction client. Pour ça, nous pouvons compter à Genève sur m3 qui est réactive commercialement.»
Nouvelle arme dans la «course au mandat»
Premier client suisse de Lok-iz, m3 court un risque assez limité selon Manuel Alvarez, directeur, qui estime qu’«il suffit de quelques ventes par an pour rentabiliser l’investissement.» m3 envisage de diffuser des «flashs» ponctuels proposant une rémunération supérieure pour une information sur certains quartiers ciblés. Une extension du système sur le reste de la Suisse romande est déjà envisagée par m3, les fondateurs de Lok-iz de leur côté déclarant avoir «déjà été approchés par d’autres agences suisses.»
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Manuel Alvarez explique l’intérêt de la profession par une évolution du marché à laquelle la plateforme permet de répondre: «Aujourd’hui, avec les portails internet, il n’y a plus de clientèle captive des agences immobilières. L’enjeu est de décrocher le mandat de vente. D’où l’intérêt supérieur de travailler avec des outils digitaux qui permettent de structurer une communauté d’apporteurs d’affaires afin d’être très tôt informé.»
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