Properstar veut être le Airbnb de l’achat immobilier
Un portail d’annonces gratuites pour les agents immobilier: c’est le but de Properstar. La société créée par Gérard Paratte, fondateur d’Immostreet, vise un marché international. Entretien.

C’est un rêve de grandeur que présente Properstar . La société se lance désormais en Suisse. Elle a mis au point une plateforme d’annonces immobilières en location ou en vente. Cette dernière est gratuite pour les fonctionnalités de base, mais les agents qui payent 60 francs par mois ont davantage de services à disposition. Rencontre avec Gérard Paratte, fondateur de la société.
Bilan: En quoi cette nouvelle plateforme se différencie des autres?
Gérard Paratte: Les modèles actuels requièrent une souscription. Les agents qui veulent vendre leurs biens doivent payer pour apparaître sur le portail, et préfèrent ainsi sélectionner certains portails plutôt que d’autres. Nous avons un modèle ressemblant davantage à Airbnb, avec une portée internationale. Si un étudiant va à Lisbonne, il doit trouvera sur Properstar un très grand choix d’annonces toutes traduites en français. Ce qui est réellement innovant dans notre plateforme est le portail miroir - nommé myListGlobally - pour les agents. Comme pour Uber où il y a une interface pour le client et une autre pour le chauffeur, nous avons une interface pour les acheteurs et une autre pour les agents. Ils pourront interagir directement avec les clients à travers un chat en ligne, là où il fallait transiter par des mails et des téléphones auparavant. Cette plateforme nous a pris deux années de développement.
Nous avons travaillons beaucoup sur l’algorithme du moteur recherche. Pour chercher un appartement, les plateformes actuelles peinent à répondre correctement aux recherches géographiques. Quelqu’un qui veut un appartement à Pully ou à St-Sulpice mais pas à Renens doit élargir le rayon et trier lui-même. Nous avons engagé des personnes spécialisées dans l’intelligence artificielle pour développer un algorithme de recherche immobilier capable de proposer des annonces les plus pertinentes en fonction de l’historique de chaque utilisateur.
Comment comptez-vous lutter contre la fraude? Cela est un gros problème sur Airbnb notamment.
Il existe évidemment un risque, mais pour le limiter nous ne travaillons qu’avec des professionnels. En Suisse, nous intégrons sur la plateformes des agents qui ont une raison sociale prouvant leur sérieux. En évitant les annonces de particuliers, nous parvenons ainsi à limiter les fraudes possibles.
Les différentes plateformes tendant à limiter les intermédiaires. Pourquoi la vôtre fait-elle le contraire?
Beaucoup de personnes parlent en effet de limiter les intermédiaires. De manière générale, je pense que les transactions répétitives à petits montants ont davantage besoin de supprimer des étapes entre le produit et l’acheteur. Une vente immobilière peut par contre avoir lieu une fois dans une vie. Le nombre de ventes à travers des agents immobiliers n’est pas en diminution, et je pense que cela démontre leur utilité. Ils apportent une réelle plus-value. Il y a d’autres modèles économiques dans l’immobilier, dont certains veulent se passer d’intermédiaires, notamment les agents. Nous sommes à l’opposé et nous pensons que l’accompagnement humain avec un agent immobilier est essentiel pour les acheteurs et les vendeurs.
Quel est votre modèle économique? Qui finance?
J’ai financé la création de la société moi-même. Le financement de la plateforme provient des agents immobiliers qui ont souscrit à la formule payante à 60 francs par mois. Pour l’instant ils représentent 1% des 100’000 inscrits, mais nous voulons qu’à terme ils soient 15 à 20% du total. C’est pour cela que nous devons nous lancer directement sur le marché mondial: les économies d’échelle sont plus grandes et les coûts de recherche et développement de la plateforme sont de toute manière très élevés. Environ 60% de notre budget va dans le développement technologique.

Aujourd’hui nous ne sommes pas rentables et ne le serons pas avant plusieurs années. Nous allons prochainement réaliser une levée de fonds à hauteur de 7 millions. Ensuite, comme beaucoup de startups à portée mondiale, il faudra des centaines de millions de francs puisqu’il faut des moyens importants pour développer le projet. C’est un très gros marché que nous visons.
Quant à ceux que l’on vise, nous voulons idéalement un partenaire suisse dans un premier temps.
Qui travaille pour Properstar?
En termes d’effectifs, nous sommes une soixantaine en tout. Une partie est à Lausanne et une autre est externalisée à l’étranger, car il nous fallait une grande équipe informatique pour gérer la structure. Nous nouons aussi des partenariats avec d’autres entités.
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