Le World Economic Forum pourra s'agrandir
D’un côté, on trouve le WEF qui avait besoin de droits à bâtir. De l’autre, une famille qui devait urgemment rembourser un crédit hypothécaire.
Alors qu’une vente aux enchères forcées était fixée au 15 mai dernier, la propriété appartenant à Nathalie Gaon a été acquise de gré à gré à peine une semaine avant. Le World Economic Forum a ainsi acquis la parcelle de 9421 m2 pour la somme globale de 29,5 millions de francs, soit à environ 3100 francs le m2 pour une parcelle avec une vue imprenable sur la rade de Genève. Ce n’est guère la villa Maier, inscrite par l’Etat de Genève à l’inventaire en 2013, qui intéresse en l’occurrence la fondation organisatrice du Forum de Davos. Ce sont uniquement les droits à bâtir conséquents qui vont avec cette parcelle. Cette acquisition va permettre au WEF de pouvoir envisager sereinement son développement sur son site. Une demande préalable concernant la troisième étape du site sera déposée en fin d’année.
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Une propriété singulière
La vente a bien failli ne jamais se réaliser. D’ailleurs, dans un premier temps, le WEF avait tenté de racheter à Nathalie Gaon uniquement les droits à bâtir dont il a besoin. Une solution qui aurait permis à l’épouse de David Gaon, fils de Nessim Gaon, de garder la propriété de cette demeure construite en 1957 par l’architecte Georges Brera. Cette demeure est considérée par les experts comme « un jalon important pour l’architecture moderne en Suisse ». Réalisée alors pour un ambassadeur, elle est « fortement imprégnée par le mouvement brutaliste, caractérisé par une forte expression du béton brut de décoffrage, y compris à l’intérieur ». Certes, il n’empêche que lorsque David Gaon l’avait acquise, voici une vingtaine d’années, l’idée était soit de la démolir pour mieux valoriser la parcelle, soit de l’agrandir. Jamais, pendant les longues années du combat juridique mené contre l’Etat de Genève, la famille Gaon n’a habité dans cette demeure, par ailleurs trop éloignée de la Synagogue Hekhal Haness édifiée grâce à Nessim Gaon.
Cependant, en février 2011, Nathalie Gaon a conclu un crédit hypothécaire avec la Banque J. Safra Sarasin pour un montant de 24 millions de francs. Ce crédit était garanti par une cédule hypothécaire au porteur du même montant portant sur la parcelle en cause. La vente a finalement été requise par le créancier gagiste de premier rang et fixée au 15 mai dernier. Une visite unique avait été organisée le 23 avril. Les quelques 550 employés du WEF entassés dans les deux bâtiments existants devront néanmoins encore patienter un peu. Le temps que le dossier d’extension soit finalisé, étudié et avalisé. Entre temps, des surfaces ont été louées dans le dernier bâtiment édifié au sein de la zone de la Pallanterie.
Avec les 29,5 millions de francs, la Banque J. Safra Sarasin récupère son prêt, le WEF pourra poursuivre son développement harmonieux sur Genève pour le plus grand bonheur du canton et la famille Gaon sort la tête haute de cet imbroglio autour de la conservation architecturale de la villa Maier. Reste aux dirigeants du WEF à remettre en état la maison en question lorsqu’ils le jugeront utile.
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