Le promoteur genevois de la PPE s’en est allé
Pierre Félicité-Ivanès est décédé dans la soirée du 24 janvier. Le fondateur du groupe Gerofinance aura construit plus de 5000 logements en Suisse. Portrait.

Après le décès de Jean-Paul Barbier-Mueller le 22 décembre dernier, c’est un autre «monument» de l’immobilier lémanique qui nous quitte. Pierre Félicité-Ivanès aura travaillé quasiment jusqu’au bout puisqu’il n’a réellement cessé voici une année, à l’âge de 82 ans.
Né à Paris en 1933 dans un milieu issu de la bourgeoisie française qui exploitait des affaires à la Martinique, Pierre Félicité-Ivanès a démarré à l’âge de 22 ans, tout d’abord dans la construction de quelques immeubles, mais aussi dans la gestion de fortune, d’où le nom de Gerofinance fondée en 1962.
Ce grand Monsieur qui a donné énormément de son temps dans la défense des propriétaires et des locataires a été à la fois régisseur, constructeur-bâtisseur et hôtelier. En effet, il était propriétaire de l’hôtel Méditerranée (rue de Lausanne à Genève), devenu le Warwick suite à son rachat en juillet 1982 par la chaîne éponyme. Il exploitait divers hôtels à travers sa société Gerotel.
9000 appartements
Dans les années 1960, il sera l’un des principaux promoteurs de la PPE. De nombreuses copropriétés de la rive gauche genevoise, à commencer par la célèbre résidence Cologny Parc, ont surgi grâce à sa tenacité. L’administration de PPE reste un des cœurs du métier de cette société familiale. A l’heure actuelle, le groupe Gerofinance-Dunant régie la Couronne gère 350 PPE, soit 9000 appartements! Ce qui signifie qu’il assistait quasiment chaque jour ouvrable à une assemblée de copropriété. Ce qui n’est pas une mince affaire.
A ce propos, précisons encore que Pierre Félicité-Ivanes aura construit plus de 5000 logements en Suisse. Logique qu’il ait accédé aux plus hautes responsabilités au sein des milieux immobiliers romands. Il présidera de 1995 à 1997 la Chambre Genevoise Immobilière, puis enchaînera avec la Fédération Romande Immobilière.
Moins connu comme mécène qu’un Jean-Paul Barbier-Mueller, Pierre Félicité-Ivanès n’en aura pas moins été très généreux en soutenant durant toute sa vie de nombreuses associations et en finançant des projets sociaux. Cet homme modeste était très croyant et introverti. Père de trois enfants, dont Jérôme, il avait accepté de passer le flambeau à ce dernier, sans trop de difficulté.
Lors de la fusion intervenue voici deux avec le groupe de Claude Berda, il s’exprimait sur les secrets d’une transmission d’entreprise réussie: «C’est avant tout une histoire d’êtres humains. Il faut savoir accepter les choix stratégiques de ses enfants du moment qu’ils ont les capacités professionnelles et humaines pour reprendre le flambeau. Et je ne me fais aucun souci sur les capacités de Jérôme à développer la société que j’ai créé il y a 50 ans. Il a commencé son activité chez un confrère, dans l’agence immobilière de Rham & Cie, dans laquelle il travaillait avec l’ancienne garde et a ainsi pu apprendre le métier comme je le conçois. Désormais, il développera la société à sa manière, avec l’héritage que je lui ai transmis et à partir de sa propre expérience.»
Son fils aura réussi son pari de développer l’affaire familiale en reprenant en 2008 la régie Dunant & Cie (créée en 1886), puis la Régie la Couronne à Lutry en 2011 et enfin, la régie Ed.Lacour à Coppet en 2016. Jérôme Félicité aura multiplié les ouvertures d’agences, avec l’entière confiance de son père.
Aujourd’hui, le groupe est l’un des cinq plus grands acteurs du secteur de Suisse romande. Il appartient à 50/50 à Jérôme Félicité et à Claude Berda.
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