Nos tops et nos flops sur les marchés
Comment ont performé les titres que nous conseillons chaque quinzaine dans Bilan? Le point sur une trentaine de placements proposés depuis le mois de février.

Depuis notre dernière récapitulation de février, les indices boursiers ont connu des fortunes diverses. Après une baisse générale d’environ 10% durant le deuxième trimestre, due aux inquiétudes liées à la dette, les marchés européens ont effectué un rebond spectaculaire d’environ 20% pour au final afficher des performances proches de 10%. Sur la même période, notre portefeuille ne parvient pas à dépasser les 4%. Cette relative déception réside surtout dans le fait qu’en raison de la pause estivale nous n’avons rien pu publier de début juin à fin août. Or durant ce laps de temps, la plupart des indices du Vieux-Continent affichent une hausse de 15%, sans laquelle notre performance ne peut pas régater. Si notre résultat déçoit de ce côté de l’Atlantique, il est conforme à celui enregistré aux Etats-Unis (+3%). Si les politiques budgétaires restrictives sont parvenues à rassurer les investisseurs sur le marché des emprunts d’Etats, elles risquent de faire une victime de marque: la croissance. Le marché se cherche donc un second souffle au milieu de résultats d’entreprises très contrastés. Cette situation devrait perdurer tant que les signes de ralentissement économique seront présents. Les tops
Ces titres ont confirmé nos prévisions. Et même au-delà, pour certains.
Addex (+55%) Prix d’achat 7,75 francs, objectif atteint 12 francs, prix actuel 10,25 francs
Nous vous avions recommandé le titre en pleine tourmente boursière, ce qui vous a permis de l’acquérir au plus bas. Comme nous le pensions, les résultats de son médicament contre la maladie de Parkinson et la schizophrénie ont été très bien accueillis par la communauté médicale. Suite à la recommandation du broker américain Wedbush, avec un objectif de 28 francs, le titre a de nouveau atteint son plus haut annuel, avant de quelque peu retomber. Il reste intéressant sur ces niveaux d’autant que l’avenir financier semble s’éclaircir grâce aux paiements engrangés pour les licences qui permettent à Addex de préserver sa trésorerie. La société a aussi effectué un placement d’actions qui a attiré de grands fonds d’investissement qui détiennent désormais près de 40% du capital. Dans ces conditions nous parions sur la poursuite de la hausse à moyen long terme.
Crédit agricole (+37%) Prix d’achat 4,75 euros, objectif atteint 6,5 euros, prix actuel 5,95 euros
Nous sommes passés par tous les états d’âme en achetant la grande banque française. Son exposition au marché grec a, dans un premier temps, fait plonger le cours jusqu’à 3 euros avant que ce dernier n’entame un redressement spectaculaire atteignant notre objectif le jour de l’annonce de son désengagement de ce marché risqué. Depuis, le titre stagne autour de 6 euros, reflétant ainsi le peu de dynamisme qu’offre désormais la société. Bien qu’à long terme le pari puisse s’avérer payant, nous préférons rester hors du titre pour le moment.
Kudelski (+30%) Prix d’achat 6,5 francs, objectif atteint 8,5 francs, prix actuel 10,25 francs
Belle performance pour la multinationale de Cheseaux, qui, depuis avril, affiche une hausse supérieure à 50%. Les résultats publiés en août confirment une amélioration du bilan avec une réduction des pertes, validant ainsi la stratégie de compression des coûts. Cependant, il faudra bien encore attendre une année pour que celle-ci déploie tous ses effets, et la rapide embellie du cours nous incite à faire preuve de prudence pour la suite.
Nicox (+30%) Prix d’achat 2,3 euros, objectif atteint 3 euros, prix actuel 2,3 euros
Nous étions à juste titre confiants, début mai, sur une reprise rapide du cours de l’action après la décision stratégique de se concentrer sur ses développements en ophtalmologie. La collaboration dans ce domaine avec Bausch + Lomb lui a permis de réduire considérablement ses pertes (-60%) grâce aux paiements directs pour développer des licences communes. Avec une situation financière désormais plus saine, le groupe peut voir l’avenir plus sereinement. Cependant, en l’absence de nouvelles, le titre s’est effrité pour revenir à notre niveau d’achat de 2,30 euros. Nous avons de nouveau accumulé l’action sur ces niveaux avec une recommandation en octobre, en espérant de futures homologations de médicaments qui pourraient bien, une nouvelle fois, faire remonter le titre à 3 euros (+20%).
Ubisoft (+23%) Prix d’achat 5,3 euros, objectif atteint 6,5 euros, prix actuel 7,15 euros
Le titre du fabricant de jeux vidéo poursuit son bonhomme de chemin. Les ventes de ses jeux vedettes «Assassin’s Creed» et «Just Dance» lui assurent toujours un afflux de liquidités. La société a aussi été très active dans le développement de jeux sur téléphone portable dont son ancien succès «Rayman». Cette activité pourrait faire d’Ubisoft un leader dans ce domaine très rémunérateur. D’autres projets sont aussi en cours dont l’adaptation sur grand écran de ses meilleures licences. La santé financière du groupe se joue surtout en ce moment puisque les ventes de Noël pèsent pour environ 70% sur le résultat du groupe. Cependant nous restons confiants pour l’avenir, même si l’éditeur français doit penser à renouveler sa gamme de produits pour continuer à jouer le rôle de leader.
Adecco (+22%) Prix d’achat 37 francs, objectif atteint 45 francs, prix actuel 45 francs
Le géant du travail temporaire, bien qu’affichant une légère baisse de son activité, continue de profiter de la crise. En fournissant de la main-d’œuvre aux entreprises que la crise rebute à engager, elle arrive à préserver ses marges. Géographiquement très dépendante de la France (27% du C.A.), la firme vaudoise tente de gagner des parts de marché dans les pays émergents et en Amérique afin d’être moins vulnérable à la crise qui frappe le Vieux-Continent. L’action devrait continuer à évoluer conformément aux indices de croissance tant son activité est corrélée aux perspectives économiques. Nous conseillerions l’achat du titre sur ces niveaux, uniquement en cas de sortie de la crise européenne.
Rieter (+14%) Prix d’achat 145 francs, objectif atteint 165 francs, prix actuel 155 francs
Le titre du fabricant de machines textiles joue toujours les yo-yo entre 140 et 170 francs. Son activité étant très corrélée à la conjoncture, les soubresauts économiques impactent fortement son cours. Un avertissement sur bénéfice il y a quinze jours a fortement ébranlé les observateurs, faisant replonger le titre à notre niveau d’achat. Ce fait pourrait aussi remettre en cause le dividende (4%) que nous avons également encaissé durant cette période. La prudence est de mise dans l’attente d’un éclaircissement sur les prévisions à moyen terme.
Partners Group (+10%) Prix d’achat 160 francs, objectif atteint 175 francs, prix actuel 190 francs
Nous étions très confiants, début juin, quant à un rebond rapide du titre, laissant penser que le passage du seuil des 175 francs augurerait d’une poursuite de la hausse. Ce scénario s’est amplement vérifié, poussant même le titre jusqu’à 200 francs (+25%) durant le trimestre. Cette performance, assez rare pour une société d’investissement, est principalement due à la vente d’actifs qui ont fait leur entrée en bourse. Ces bonnes nouvelles permettent à la société zougoise de maintenir ses objectifs de croissance. Bien qu’il sera difficile au titre de continuer à afficher de telles performances, nous restons confiants pour la suite. Sur le bon chemin
Pour ces titres, le scénario envisagé semble se confirmer. Hormis quelques petites adaptations, nous maintenons nos objectifs.
Ascom (+17%) Prix d’achat 7,2 francs, objectif 8,75 francs, prix actuel 8,42 francs
Petit à petit les acteurs du secteur choisissent les plates-formes du spécialiste bernois en télécommunications. Ces annonces nous poussent à remonter notre objectif à 9,5 francs pour le prochain semestre.
Maurel & Prom (-1%) Prix d’achat 11,7 euros, objectif 14 euros, prix actuel 11,6 euros
La petite société pétrolière française aiguise les appétits avec l’entrée en discussion du géant chinois Sinopec qui pourrait racheter la société à un prix qu’on articule autour des 14 euros, ce qui validerait notre scénario.
Lonza (+15%) Prix d’achat 41 francs, objectif 53 francs, prix actuel 47 francs
La publication de chiffres solides en juillet a interrompu la baisse du cours de l’action (-60% en deux ans). Le rebond a ramené le titre sur un niveau de 50 francs avant de stagner. Une nouvelle vague de restructurations ajoutée à celle de 2011, qui incluait une hausse du temps de travail, devrait porter ses fruits dès 2013. Nous restons donc confiants, à l’image du management, quant à la réalisation de notre objectif au cours du prochain semestre.
Temenos (+13%) Prix d’achat 14 francs, objectif 18,7 francs, prix actuel 15,75 francs
Depuis notre recommandation, l’éditeur de logiciels bancaires basé à Genève a confirmé ses objectifs; nous restons donc confiants pour la suite.
Porsche (+10%) Prix d’achat 46 euros, objectif 60 euros, prix actuel 50,75 euros
La firme automobile bavaroise est toujours au centre d’un âpre combat pour réussir à en prendre le contrôle. Nous restons donc en attente de développements futurs.
Covance (+19%) Prix d’achat 46 dollars, objectif 55 dollars, prix actuel 54,75 dollars
La société américaine de laboratoires médicaux a publié des chiffres conformes aux attentes; nous restons positionnés sur le titre qui pourrait être une cible de rachat.
Rohen Klinikum (-3%) Prix d’achat 15 euros, objectif 20 euros, prix actuel 14,5 euros
L’encéphalogramme est momentanément plat pour les cliniques allemandes qui sont toujours l’objet de rumeurs de rachat. Nous restons confiants pour la réalisation de l’objectif.
Komax (-5%) Prix d’achat 69,5 francs, objectif 87 francs, prix actuel 66 francs
Rien de nouveau depuis un mois, nous gardons la position.
Huber + Suhner (+2%) Prix d’achat 39,5 francs, objectif 48 francs, prix actuel 40,5 francs
Rien de nouveau pour le fabricant de composants électriques et optiques qui a publié des résultats conformes aux attentes. Nous avions bénéficié d’une baisse du prix durant le délai de parution de 3 francs, nous allons donc réduire notre objectif à 45 francs.
Cliffs Natural Ressources (-6%) Prix d’achat 38,8 dollars, objectif 48,5 dollars, prix actuel 36,5 dollars
Le titre semblait flamber avec un sommet à 45 dollars mais les résultats trimestriels ont tempéré les ardeurs avec une baisse de 20% du chiffre d’affaires due surtout au cours de l’acier (-38% sur un an). Cependant, la société reste très profitable avec un bénéfice par action de 4 dollars. Nous restons donc confiants mais abaissons notre objectif à 45 dollars.
Talvivaaran (-16%) Prix d’achat 1,85 euro, objectif 2,6 euros, prix actuel 1,55 euro
Le cours de la petite minière finlandaise joue les yo-yo. Elle oscille entre 1,6 et 2,15 euros et rien n’indique que cela change. Nous allons donc baisser notre objectif à 2,15 euros.
Spectrum Pharmaceuticals (-5%)Prix d’achat 11,7 dollars, objectif 16,3 dollars, prix actuel 11,15 dollars
La petite pharma américaine a publié d’excellents chiffres pour le troisième trimestre, les ventes de ses médicaments vedettes (Zevalin et Fusile) progressent encore d’environ 30%, ce qui permet au management de réviser ses objectifs annuels à la hausse. Désormais, le chiffre d’affaires est attendu à 300 millions et le bénéfice par action devrait flirter avec 1,6 dollar. Nous restons toujours confiants et pensons que le titre peut facilement gagner 35% au cours du prochain trimestre.
Nobel Biocare (-4%) Prix d’achat 8,8 francs, objectif 11 francs, prix actuel 8,45 francs
Rien de nouveau depuis un mois pour le fabricant d’implants dentaires, qui, malgré son avertissement sur bénéfices, a publié des résultats conformes aux attentes. Après ses déboires japonais, cela est déjà une bonne nouvelle. Dans ces conditions, rien ne semble devoir empêcher une reprise du cours de l’action à moyen terme pour se rapprocher de notre objectif. Les valeurs risquées
Ces titres risquent de nous décevoir dans les mois à venir, soit en raison d’une conjoncture qui leur est défavorable, soit pour des raisons d’erreur stratégique qui seront tôt ou tard sanctionnées.
Silver Wheaton Corp (+10%) Prix d’achat 36 dollars CAN, objectif 45 dollars CAN, prix actuel 40 dollars CAN
Nous sommes passés par tous les états d’âme en détenant cette compagnie minière. Après une baisse à 22 dollars canadiens, la revoilà sur ses sommets de 2012. Il est sûrement préférable d’alléger la position, son exposition au prix de l’argent métal étant trop risquée.
Millicom intl (-5%) Prix d’achat 600 couronnes suédoises (SEK), objectif 750 SEK, prix actuel 570 SEK
Les derniers résultats montrent une grosse compression des marges pour l’opérateur téléphonique actif en Afrique et Amérique latine. La crise pousse les opérateurs occidentaux à s’intéresser à ces marchés à forte croissance et Millicom risque de ne pas pouvoir régater. Nous sommes d’avis d’alléger la position avec cette légère perte.
Kühne + Nagel (-9%) Prix d’achat 122,5 francs, objectif 140 francs, prix actuel 112,5 francs
Le titre a déçu depuis notre recommandation de mars, en particulier par une condamnation pour entente cartellaire avec treize de ses concurrents. Cette amende, ajoutée à la conjoncture, nous persuade de plutôt alléger la position.
Baker Hughes (-5%) Prix d’achat 47 dollars, objectif 60 dollars, prix actuel 41,3 dollars
Le titre souffre de sa forte corrélation au prix du pétrole, le passage du brut en dessous de 100 dollars pénalisant ce prestataire de services en forage d’autant qu’il est plutôt positionné sur des marchés à forts coûts d’extraction. Rester sur le titre revient à jouer une hausse du pétrole. Nous préférons donc sortir la position.
Opko Health (+5%) Prix d’achat 4,16 dollars, objectif 5,5 dollars, prix actuel 4,38 dollars
Une furieuse bataille se joue autour de la petite pharma américaine. Ses nouveaux produits ont été accueillis très froidement par la communauté scientifique. La société cumule les pertes au fil des années et le titre fait désormais partie de ceux les plus joués à la baisse avec une quantité représentant vingt jours de volume quotidien. Paradoxalement, cela soutient le prix de l’action puisque ces «vendeurs short» devront impérativement racheter. Néanmoins, il est préférable de sortir du titre tant les prochains résultats risquent d’être mauvais. Nos flops
Pour les valeurs suivantes, le pari était, hélas à juste titre, risqué. Un redressement de leur cours passait surtout par une reprise de croissance que le marché attend toujours.
Charles Vögele (-24%) Prix d’achat 21 francs, objectif 28 francs, prix actuel 15,9 francs
Nous vous avions parlé des déboires du vendeur de vêtements en février. Le nouveau PDG semblait pouvoir redresser la barre. C’était sans compter sur la démission surprise de celui-ci à fin septembre. Ce troisième changement de direction en trois ans traduit surtout de fortes divergences au sein du conseil d’administration, ce qui a lourdement pénalisé le titre. Dans cette déprime ambiante, la rumeur d’une offre de rachat venant du géant Inditex, propriétaire de Zara, a offert un second souffle à l’action. Si l’histoire n’est vraisemblablement pas terminée, les cafouillages répétés n’augurent rien de bon pour la société du point de vue opérationnel. Seule une OPA pourrait nous aider à nous rapprocher de notre objectif.
Tornos (-36%) Prix d’achat 9,3 francs, objectif 12 francs, prix actuel 5,9 francs
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour le fabricant de machines. Avec un chiffre d’affaires et des entrées de commande semestriels divisés par deux, la baisse est sévère et a obligé la direction à faire une énième restructuration. L’actionnaire principal, Walter Fürst, qui a encore augmenté sa participation, semble vouloir s’arrêter à 25%. Bien que le partenariat avec Starrag aiguise toujours les esprits, la mauvaise santé du groupe devrait refroidir les hypothèses de fusion ou de rachat. Dans ces circonstances, une remontée à notre prix d’achat serait déjà une bonne nouvelle dont nous profiterions pour sortir la position.
Peugeot (-43%) Prix d’achat 8,4 euros, objectif 11 euros, prix actuel 4,75 euros
Les nuages s’accumulent dans le ciel du constructeur automobile. Plus encore que les mauvais chiffres, le manque de stratégie est catastrophique en termes d’image. Ce qui risque de réduire à néant les mesures déjà prises, de plus la probable intervention de l’Etat n’est pas non plus pour rassurer les investisseurs. Nous sommes plutôt d’avis de solder la position.
Alcatel-Lucent (-55%) Prix d’achat 1,75 euro, objectif 2,28 euros, prix actuel 0,8 euro
Le vent a hélas tourné pour l’équipementier électronique. Après le milliard de bénéfice pour l’exercice 2011, des résultats semestriels très décevants ont poussé le management à revoir drastiquement ses objectifs de rentabilité en 2012. Un nouveau plan de suppression de 7% des postes, principalement en Europe, a été annoncé. La société poursuit ainsi implicitement son mouvement de délocalisation vers l’Asie. Alors que la rédemption aux yeux des investisseurs semblait poindre, cette nouvelle déconvenue risque de refroidir définitivement les investisseurs, et il nous est difficile de leur donner tort. Seul un retour de croissance à l’échelle mondiale pourrait sauver le géant des chiffres rouges. Nous regrettons notre investissement et profiterions d’un rebond pour alléger la position.
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Crédits photo: Infinity-Fotolia
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