Les Espagnols écrivent leur colère sur les billets de banque
Depuis quelques semaines, la mode s'est répandue dans la péninsule ibérique comme une traînée de poudre: des citoyens en colère ont décidé de prendre leur plume pour apostropher responsables politiques et décideurs économiques sur les billets de banque. Un support symbolique puisque la monnaie est le vecteur des difficultés économiques du pays et de sa population.
Le buzz sur Twitter
Rapidement, la mode est devenue buzz via le réseau social Twitter: les auteurs des premiers messages ont diffusé des photos de leurs billets griffés et d'autres les ont imités.
Principales cibles des écrivains de billets de banque: le gouvernement et les banquiers. Ainsi, Mariano9605 interpelle Emilio Botin, patron de la Banque Santander.
Mensaje al Sr Botin en un billete de 5 Euros ¿ llegara hasta el a traves de Twiter ? PROBEMOS. pic.twitter.com/B0ADlpAN
— Mariano9605 (@mariano9605) March 4, 2012
Ce précurseur avait lancé le mouvement dès le printemps 2012. Et il aura fallu plusieurs mois avant que d'autres ne le suivent. Rapidement rassurés sur le fait que leurs écrits ne dépréciaient en rien la monnaie-papier sur laquelle ils lâchaient leur colère.
Humilcor_Boss vise ainsi directement les responsables désignés comme étant à l'origine de la crise: «Les politiciens et les banquiers sont une honte pour la Nation».
Mirad lo que me he encontrado escrito en un billete de 5 € pic.twitter.com/2RGCPGZJTB
— HUGO (@Humilcor_Boss) August 21, 2013
A la suite de ces pionniers du mouvement, d'autres comme Raul De La Paz Lama visent nominalement des responsables, dont le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy: «si quelqu’un peut retourner dans le passé et faire en sorte que les parents de Rajoy ne se rencontrent jamais».
Estoy va para Rajoy jaja y mira lo q me encontrado en el billete escrito jaja pic.twitter.com/WvxlJjsurb
— Raul De La Paz Lama (@RaulDeLaPazLama) June 1, 2013
D'autres se montrent plus bavards et plus virulents, n'hésitant pas à verser dans l'insulte.
«Ah, chers politiciens et banquiers, comme je suis sûr que ce billet finira entre vos mains, j’en profite pour vous laisser un message privé… Vous êtes des voleurs et des fils de p...», lâche ainsi El Tito Jonan.
A partir de ahora no dejaré un billete sin nada escrito. pic.twitter.com/K6jWnhwycj
— El tito Jonan. (@jonanperrea) March 1, 2013
Et le mouvement perdure et prend de l'ampleur, avec des messages tantôt injurieux, tantôt politiques. Certains dénoncent ainsi la monnaie qui circule comme étant le fruit de la trahison des dirigeants envers le peuple, ainsi que le fait Dirge for November: «Ce billet est de l’argent sale, s’il vous plaît, ne le laissez pas en circulation».
He hecho unas compras y me han devuelto un billete de 10€ con esto escrito: pic.twitter.com/MYTQaM6kuU
— Dirge For November (@ChemikCoka) September 10, 2013